Des gardiens du sable établis sur une plage de Sardaigne
La ville italienne de Cabras en Sardaigne est fameuse pour son climat, son eau transparente et... son sable blanc. Une denrée naturelle convoitée par les visiteurs, qui se servent allégrement.
Cette superbe étendue sablonneuse est en effet, depuis quelques années, victime de sa beauté. De nombreux touristes n'hésitent pas à venir y prélever du sable, comme ce fut le cas en août 2019 quand un couple de Français s'est fait arrêter avec pas moins de 40 kilos de cette denrée dans son coffre, alors qu'il s'apprêtait à embarquer sur un ferry.
Que ce soit pour revendre ce matériel naturel à des particuliers qui le collectionnent ou à des entreprises du BTP, voire pour l'utiliser à des fins personnelles afin de décorer leur jardin, les visiteurs qui dérobent le sable des plages italiennes s'exposent à de fortes sanctions. Pourtant, cela ne semble pas dissuader les contrevenants, comme en témoignent la saisie de 200 kg de sable à l'aéroport d'Elmas lors de la dernière semaine d'août.
Pour lutter contre ces vols, une solution est testée depuis fin août à Cabras : les gardiens du sable, une brigade de civils chargée de surveiller les plages. En plus des surveillants de baignade et des forces de Police, ces civils déambulent désormais sur la plage de Cabras afin de signaler toute tentative de récolte de sable illégale, mais aussi pour prévenir et éduquer les touristes. Les membres de cette brigade de protection - reconnaissables grâce à des T-shirts qui les identifient clairement – ne feront pas que de la répression.
Ces gardiens du sable vont tenter d'inculquer les bons gestes écologiques aux vacanciers et aux promeneurs, en leur expliquant notamment les dommages que peuvent entraîner les déchets plastiques abandonnés sur la plage et l'impact environnemental néfaste des mégots de cigarette sur le littoral. Ils s'appliquent également à nettoyer les espaces fumeurs et veillent à ce que les interdictions soient respectées.
En France, le vol de sable ou des denrées naturelles sur les plages pose souci, mais les sanctions (1500 euros pour un prélèvement illégal) ne sont pas aussi drastiques qu'en Italie, où les voleurs risquent carrément la prison. Il ne reste qu'à espérer que la bonne volonté de ces gardiens soit suffisante pour décourager les contrevenants.