Avis aux pêcheurs : attention, poissons marqués !

Avis aux pêcheurs : attention, poissons marqués !

Le long des côtes catalanes, plusieurs pêcheurs ont eu ces derniers mois la drôle de surprise de remonter des poissons un peu étranges. Pour commencer, ils ont comme une antenne plantée dans le dos. Ensuite, ils présentent un tatouage bleu - un cercle - situé juste sous l'une de leurs nageoires pectorales. Et enfin, troisième bizarrerie et non des moindres, ils renferment dans leurs entrailles un petit cylindre noir impossible à rater au moment de les vider. Si, vous aussi, vous êtes tombés sur l'un de ces poissons, ne le jetez surtout pas, vous pouvez faire avancer la science !

Ces poissons tatoués et équipés d'électronique font en fait partie d'une étude sur la biodiversité du littoral marin des Pyrénées. Très vaste, elle est conjointement menée par les universités de Barcelone et de Perpignan, la Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls et le Parc naturel marin du Golfe du Lion.

Le tatouage et la petite antenne, appelée marque "spaghetti" dans le jargon, sont ainsi des marques externes permettant de facilement distinguer le poisson sous ou hors de l'eau. Le cylindre, quant à lui, est un émetteur acoustique contenant ses données personnelles. Il permet aux chercheurs de suivre le déplacement de l'animal grâce à un maillage de 94 balises sous-marines préalablement immergées le long du littoral. Lorsqu'un poisson marqué passe à moins de 300 mètres d'une balise, celle-ci va capter le signal de son émetteur et enregistrer plusieurs informations comme son numéro d'identification, la profondeur au moment du contact ou encore la vitesse du poisson. C'est ce qu'on appelle la télémétrie acoustique. Grâce à elle, il devient possible de déterminer les habitudes des poissons, de cartographier leurs déplacements ou encore de repérer leurs différents habitats, et ce, pour chaque espèce.

Dans le cadre de leur étude, les scientifiques ont non seulement marqué des poissons, mais aussi des langoustes. Ils sont en tout 310 à avoir été relâchés le long des côtes catalanes. On y compte des loups, des barracudas et des daurades, mais également des mérous, des corbs et des dentis. Si vous en attrapez un lors d'une de vos parties de surfcasting sur la plage, les scientifiques vous seront reconnaissants de noter le plus exactement possible la date, l'heure et le lieu de la prise, puis de contacter l'un des organismes cités plus haut. Promis, vous pourrez garder votre prise !

Par Andriatiana Rakotomanga