Images rares d’un calmar géant dans le golfe du Mexique

Ces images sont aussi rares que fugaces : un calmar géant des abysses a été filmé à 759 mètres de profondeur dans le Golfe du Mexique. Il ne s’agit là que de la seconde apparition documentée du mollusque dans son milieu naturel.

Alors que les abysses restent encore largement inexplorés, quelques incursions heureuses nous délivrent petit à petit des bouts de leurs secrets. On sait par exemple que les créatures des abysses n’ont rien à voir avec la faune que l’on a l’habitude de voir. Elles sont soit tout en dents et cauchemardesques, soit transparentes et évanescentes, soit tout simplement géantes. C’est dans cette dernière catégorie que tombe l’Architeuthis dux.

Cet animal est un géant des mers, une espèce de calmar pouvant atteindre les 14 mètres de long, là où la majorité de ses congénères peinent à dépasser le mètre. Il vit dans les profondeurs océaniques et n’a été observé pour la première fois dans son milieu naturel qu’en 2012, au large de l’archipel d’Ogasawara. On ne sait donc que très peu de choses sur lui et les seules informations dont on dispose découlent d’observations indirectes, comme à partir des rares carcasses charriées sur le rivage, ou encore des gigantesques becs cornés trouvés dans l’estomac de grands cachalots, son principal prédateur.

L’équipe américaine à l’origine de la découverte a pu débusquer l’Architeurhis grâce à une caméra sous-marine infrarouge. Baptisée "Médusa", elle a été spécialement conçue pour la traque du calmar, déguisée en méduse pour servir de leurre. Le Dr Edie Widder, à la tête de l’expédition, avait même poussé le souci du détail jusqu’à équiper "Médusa" de LED bleues imitant la bioluminescence des méduses des profondeurs. Une stratégie qui s’avéra payante.

Après une vingtaine d’heures de plongée, l’Architeuthis se montra finalement. Celui que filma Médusa était un juvénile mesurant entre 3 et 3,7 mètres. Il commença par tourner à la lisière du champ de vision de la caméra puis, soudain, apparut pleinement, déployant ses tentacules et enserrant le leurre. L’animal l’explora quelques secondes et, sans doute conscient de la supercherie, repartit à toute vitesse dans le noir des abysses.

La rencontre n’aura duré que quelques secondes, mais ces secondes-là ont été studieusement décortiquées par l’équipe pour en extraire le maximum d’informations. Le document nous permet désormais d’en savoir un peu plus sur le calmar géant.

Publié le 07/11/2019