Le Mont-Saint-Michel : entre mer, terre et ciel

Symbole de la France, presque tout autant que l'est la Tour Eiffel, le mont Saint-Michel est un joyau façonné par le temps. Son histoire remonte à loin et est auréolée de légende.
Le Mont-Saint-Michel : entre mer, terre et cielPhoto : Sean Munson

Saint-Michel est un archange de la religion chrétienne, le symbole même de la victoire du Bien contre le Mal. On dit que ce sont ses multiples apparitions à saint Aubert, alors évêque d'Avranches, qui furent le déclencheur de ce qui allait devenir plus tard l'un des monuments les plus visités de France.

Aux origines du Mont-Saint-Michel

La légende raconte que l'archange dut se montrer trois fois en songe et laisser un trou dans le crane du bon évêque pour que ce dernier se décide à accéder à sa demande : bâtir un édifice en son nom. Il commença par lui construire un oratoire, un petit édifice pour la prière, pour ensuite en faire une église un an plus tard, en 709.

Les Chanoines occuperont ensuite la place à la mort de l'évêque, pour être remplacés en 966, 200 ans et plusieurs abandons de poste plus tard, par des moines bénédictins. Ce sont eux qui fondèrent l'abbaye du mont Saint-Michel.

L'église s'agrandit rapidement avec de nombreux bâtiments, et l'affluence des pèlerins devint telle qu'une ville naîtra bientôt au pied de l'abbaye pour les accueillir.

Une constante dans le temps



La configuration du Mont est le résultat de plusieurs événements politiques, militaires et surtout religieux. Témoin de la guerre de Cent Ans, le Mont-Saint-Michel a tour à tour été consacré sanctuaire, forteresse et symbole de la révolution religieuse. Il a aussi été utilisé comme maison d'arrêt au cours du 19ème siècle avant de redevenir une abbaye et attirer de nouveau les pèlerins.

L'abbaye, de même que la ville en contrebas, a connu également plusieurs incendies ravageurs, des effondrements et même plusieurs sièges des Anglais. Pourtant, elles ont toujours été reconstruites avec, il est vrai, plus ou moins de succès et de bon goût. Quant aux envahisseurs, ils ont à chaque fois été tenus en échec.

En 1874, le Mont-Saint-Michel entre dans le registre des monuments historiques français et commence sa métamorphose sous l'égide d'Édouard Corroyer, architecte en charge de sa restauration. En 1897, la statue de l'archange Saint-Michel est posée sur la flèche de l'abbaye, à quelques 156 mètres au-dessus du niveau de la mer. La restauration s'achèvera un an plus tard.

L'un des monuments les plus visités de France



Avec son architecture unique incrustée dans un paysage tout aussi exceptionnel, le Mont-Saint-Michel attire de nombreux touristes chaque année. Des pèlerins, évidemment, mais aussi des amateurs d'architecture venus admirer les édifices typiques de chaque époque que le Mont a traversée (carolingienne, romane, gothique, etc.).

Au total, ce sont 2,3 millions de personnes qui visitent ainsi chaque année ce monument inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979, une manne qui représente 80 millions d'euros de retombée. Ces chiffres le font rentrer dans les 5 monuments les plus visités de France.

Avec sa baie regorgeant d'une faune exceptionnelle, le Mont-Saint-Michel est aussi un site naturel célèbre pour sa baie qui offre un spectacle inoubliable à chaque marée. Ses herbus, les plus grands d'Europe, servent de refuge à plusieurs espèces d'oiseaux et de poissons tout en faisant office de pâtis aux Grévins, ces moutons de pré salé devenus la spécialité de la région.
Photos : emmrichard / Alexandre Dolique

Par Andriatiana RakotomangaMis à jour le 02/07/2018