La plage, un espace anti-stress : la science le confirme

Marcher pieds nus sur le sable, écouter le ressac au loin, sentir l'air salin : autant d'expériences qui procurent déconnexion et apaisement immédiat. Jusqu'ici, ces sensations agréables étaient subjectives, sans démonstration empirique, mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, la science a fini de prouver que la plage est bel et bien un espace de détente aux effets réellement bénéfiques sur notre santé, notamment notre santé mentale.
L'eau a un effet apaisant
À l'origine de cette avancée se trouve une étude de 2010 menée par le psychologue environnemental britannique Matthew White. À travers elle, il a découvert que les personnes jugeaient une présence aquatique revigorante et que, par exemple, elles étaient spontanément attirées vers des photos comportant un plan d'eau, fussent-elles citadines.
Selon le Dr White, l'eau a un effet réparateur sur notre esprit et est instinctivement associée à la positivité ainsi qu'à la réduction du stress et de l'anxiété. Une conclusion que rejoint d'ailleurs Easkey Britton, surfeuse émérite et titulaire d'un doctorat en Environnement et Société, qui enfonce le clou avec la théorie de la restauration de l'attention.
La théorie de la restauration attentionnelle
Formulée pour la première fois par Rachel et Stephen Kaplan en 1989, la théorie de la restauration de l'attention, ou théorie de la restauration attentionnelle, soutient que l'exposition à des environnements et stimulis naturels permet de réduire la fatigue cognitive tout en restaurant notre attention mentale. Un postulat que l'on pourrait formuler ainsi : la nature nous aide à nous recentrer !
Pour la Dr Britton, lorsque nous allons à la plage, l'océan, l'horizon, les vagues, une plage de sable s'étirant à l'infini, tout cela forme un ensemble qui frappe inconsciemment notre imagination. Mieux : tout dans cet environnement est répétitif et prévisible, ce qui fait que nous relâchons spontanément notre vigilance pour nous abandonner à l'instant. Notre esprit arrête alors d'aller à 100 à l'heure et se laisse porter par le rythme imposé par ce qui nous entoure, que ce soit le bruit des vagues ou les cris des oiseaux marins.
En complément, la répétition mentionnée plus haut est également soupçonnée de modifier nos ondes cérébrales en les calmant. Comme les fractales – des structures identiques représentées à différentes échelles sur une même figure – dont l'observation va encourager la relaxation, les vagues allant et venant en des figures géométriques abstraites, sont également soupçonnées de provoquer la même décontraction. Elles formeraient une sorte de "diversion" qui va momentanément nous faire oublier nos ressassements.
L'expérience du cabinet dentaire
Il est difficile de quantifier de manière empirique à quel point la plage nous aide à nous sentir mieux. L'une des rares expériences à avoir été tentée a eu lieu chez un dentiste : des patients, anxieux, étaient équipés de lunettes de réalité virtuelle pendant leurs soins. Certains étaient alors plongés dans une balade le long d'un littoral, tandis que d'autres expérimentaient une promenade urbaine dans une ville choisie pour être plaisante et bien entretenue.
Au sortir de l'expérimentation, il est apparu que les patients qui ont été téléportés à la plage montraient une meilleure résistance à la douleur que ceux plongés dans une ville. De là à prescrire la plage sur ordonnance (comme les médecins basques le font pour le surf), il n'y a qu'un pas que, mine de rien, beaucoup d'entre nous ont déjà franchi.