L'étonnant et placide dugong
Le dugong est un sirénien (il fait partie de l'ordre des sirenia) tout comme le lamantin qui lui ressemble d'ailleurs beaucoup. On le dit à l'origine du mythe des sirènes, dugong venant du malais "duyung" qui signifie "dame de la mer". C'est un animal herbivore qui se nourrit d'algues et d'herbes aquatiques qui poussent en eau peu profonde près de la côte. Là, le dugong broute littéralement le fond marin, un comportement qui lui a valu le cocasse surnom de "vache de mer".
Zoom sur une vache marine
Seul mammifère marin, avec son cousin lamantin, à se nourrir exclusivement de végétaux, le dugong est un gros animal avec ses 3 à 4 mètres de long et ses 300 à 500 kg à l'âge adulte. S'il broute comme une vache, sa physionomie débonnaire n'est pas sans lui donner également un petit air bovin : il a un corps rondouillard, des petites pattes potelées à l'avant, presque des nageoires, et une tête trapue. Quotidiennement, un dugong adulte a besoin d'ingurgiter environ 10% de son poids en nourriture et pour l'aider dans sa tâche, ses dents sont en croissance continue (comme chez tous les siréniens).
Une petite trompe préhensile se trouve en prolongement de son museau et lui permet de brouter très efficacement les fonds marins. Petite anecdote, sa trompe ne trompe pas (si vous me passez le jeu de mots) puisque le dugong est un proche de l'éléphant. D'ailleurs, les mâles possèdent même une paire de petites défenses dans leurs gueules.
Le dugong peut vivre jusqu'à 70 ans, temps qu'il passe généralement en groupe même s'il arrive de temps à autre qu'un individu choisisse de faire sa route en solitaire.
Une distribution géographique limitée
Les dugongs ont élu domicile dans les eaux chaudes du sud-ouest du Pacifique ainsi que dans l'océan Indien. De par leur mode de vie, ils se sont répartis sur les régions côtières et on les retrouve au large des côtes de l'Océanie, de celles des pays d'Asie du sud-est (des îles notamment), mais aussi dans le golfe Persique, au nord de Madagascar, aux Maldives, à l'île Maurice et tout le long de la côte est de l'Afrique.
Toutefois, le fait qu'ils ne fréquentent que les côtes peu profondes, mangroves et autres herbiers limite fortement leur répartition.
Une espèce vulnérable
De par son caractère placide, le dugong est une cible facile pour les pêcheurs. Il est évidemment chassé pour sa viande, mais également pour son huile, ses os et même pour ses dents que l'on dit porter bonheur.
Fréquentant les côtes, il est aussi souvent coupé par les hélices des bateaux ou heurté par les coques des navires. Le choc peut alors être assez violent pour lui casser la colonne vertébrale, le vouant à une mort lente et douloureuse.
Enfin, la pollution et la destruction de son habitat au nom de l'urbanisation achèvent de le mettre en danger. Résultat, l'espèce est aujourd'hui considérée comme vulnérable, une situation qu'une vitesse de reproduction lente n'arrange pas vraiment (maturité sexuelle atteinte qu'à 10 ans et ensuite, un seul petit tous les 5 ans).
Heureusement, plusieurs projets de sensibilisation et de préservation sont en cours pour sauver le dugong. L'une d'elles est menée par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement.