Espions des océans, la plateforme pour aider à analyser le monde marin

Le monde sous-marin est extraordinairement vaste. L'explorer et l'analyser réclame une patience et un temps considérables. Or, celui des équipes de l'Ifremer est compté, comme celui de chacun d'entre nous. L'union faisant la force, il a donc été décidé de créer une plateforme web, sur laquelle toutes les bonnes volontés peuvent s'unir pour répertorier les prises de vues engrangées par l'institut. Vous aimez le monde marin et souhaitez vous rendre utile ? Voici une bonne manière de le faire !
Espions des océans, la plateforme pour aider à analyser le monde marin

Ifremer, cet acronyme ne vous est sans doute pas étranger. Il figure sur certains emballages notamment. Il signifie "Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer". Derrière cet organisme d'État se cache une vaste activité, très variée. En effet, l'Ifremer a un énorme travail de recherche, d'exploration et de recueil d'informations. Son champ d'action se situe sur et sous tous les océans du monde. Pour traiter toutes les données récoltées, il recrute des bénévoles passionnés. Cela vous dit de rejoindre son équipe d'espions des océans ? On vous explique tout.

L'Ifremer en chiffres

Commençons par évoquer l'Ifremer en quelques chiffres. Cet institut naît en 1984 de la fusion du Centre national pour l'exploitation des océans (Cnexo) et de l'Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTMP). Il a pour vocation la connaissance de l'océan, par le biais de recherches scientifiques et technologiques. Cela, dans le but de le protéger et en gérer durablement les ressources. En 2021, l'Ifremer employait 1 525 personnes, disposait de 244 millions d'euros de budget et était implanté sur 24 sites sur tous les océans de la planète. La flotte opérée par l'Ifremer, l'une des 5 plus importantes au monde, se compose de 4 navires hauturiers, 6 navires côtiers et 5 engins sous-marins.

Une étude complète pour une préservation optimale

L'Ifremer étudie les mers et les océans, tant en surface qu'en profondeur, dans le but de mieux les protéger, de restaurer les écosystèmes, de gérer durablement les ressources marines et partager les données et informations recueillies. Il peut s'agir de l'étude du climat, de l'impact de changements sur la faune et la flore marine ou encore du degré de pollution. Et même du recensement des espèces végétales et animales. Finalement, tout ce qui a trait à l'équilibre marin et sous-marin et à la façon de le préserver au mieux, en identifiant les menaces qui pèsent sur ce milieu.

L'Ifremer dispose d'un grand nombre de capteurs et instruments de mesure en vue d'enregistrer un maximum d'éléments. Cela va des balises posées sur certains animaux aux images satellites, en passant par des observatoires sous-marins et des bouées. Un projet de numérisation des océans a vu le jour, afin de partager l'ensemble des informations avec les chercheurs du monde entier. Mais il faut bien, à un certain moment, traiter le matériel recueilli. Et c'est ici qu'intervient la plateforme "Espions des Océans". L'Ifremer a besoin de vous, de nous.

plongée

Devenir un espion des océans

De nombreuses d'heures de captations ont été effectuées dans les fonds marins. Les répertorier et les étudier est un travail de titan. Le personnel de l'institut ne peut pas effectuer cette tâche seul. L'Ifremer de Bretagne a donc eu l'idée de faire appel aux citoyens avec cette plateforme collaborative. Chaque bonne volonté est la bienvenue, y compris celle des enfants. Outre son aspect pédagogique, est-il mission plus valorisante et passionnante ? Trois campagnes d'espionnage sont proposées :


  • Espions des récifs profonds : coraux d'eau froide. Parmi les coraux de Lampaul, il faut dénicher la faune qui s'y cache.

  • Espions des côtes : là, vous vous enfoncez dans les espaces sous-marins de la rade de Brest.

  • Espions des grands fonds : c'est une vertigineuse plongée à plus de 1 700 mètres de profondeur, à la découverte de la faune se cachant dans de gigantesques geysers sous-marins.

Observer les fonds marins sans plonger !

Nul besoin d'un équipement de plongée pour effectuer cette importante mission que vous confie l'Ifremer. Il vous suffit d'un ordinateur et une connexion internet. Il est juste nécessaire ensuite de s'inscrire – cela prend moins d'une minute – sur la plateforme participative pour commencer à « travailler » pour l'institut. Il vous est seulement demandé de la patience et le sens de l'observation. Ce travail collectif est important pour la science et vous fera rencontrer une multitude d'espèces aquatiques passionnantes.

Ce n'est pas la première fois que la participation des citoyens est sollicitée pour des collectes de données. Ainsi, le programme BioLit (pour Biodiversité du Littoral) recrute petits et grands, jeunes et vieux, afin de photographier les espèces du littoral, métropolitain et outre-mer.

Par Estelle-Sara SoldnerPublié le 21/11/2023