Ces idées d'éco-conception pour sauver les océans
L'éco-conception est une petite révolution dans le monde du business car il est avantageux non seulement pour l'environnement, mais également pour les entreprises. L'adoption de cette méthode permettrait de réduire de 10 à 40%, voire même de 80% les impacts environnementaux de nos activités industrielles.
En quoi consiste l'éco-conception ?
L'éco-conception est un principe, mais elle peut également être vue comme une démarche de mise en production de biens ou de services prenant en considération l'impact environnemental et la qualité des produits conçus pour la consommation.
Cette pratique peut être appliquée par toutes les entreprises exerçant dans n'importe quel secteur d'activité. Le principe est de limiter fortement les impacts probables du bien ou du service sur l'environnement. Pour cela, on prend en compte tout l'ensemble du cycle de vie du produit dès l'extraction des matières premières nécessaires à sa fabrication, la fabrication elle-même, la distribution, l'utilisation et la dégradation du produit.
Des étapes incontournables
Pour concevoir des biens ou des services selon l'éco-conception, il est alors nécessaire :
- de choisir des matières premières ayant le moins d'impact possible sur les ressources (recyclage) ;
- d'éviter le gaspillage (ressources naturelles et consommation d'énergie) ;
- d'utiliser une chaîne logistique la plus respectueuse possible de l'environnement ;
- de minimiser les rejets polluants ;
- de rendre le produit facilement réparable et de bannir l'obsolescence programmée ;
- d'en prévoir le recyclage en fin de vie (utilisation de matériaux facilement recyclables).
L'idée est vraiment de recycler et d'économiser le plus de ressources naturelles possible durant tout le cycle de vie du produit et de le rendre facilement ré-assimilable dans le circuit. L'éco-conception favorise ainsi une économie circulaire ayant pour objectif de réduire les déchets, le gaspillage et l'utilisation de ressources non renouvelables. Pour l'entreprise, cela signifie aussi une meilleure maîtrise des coûts.
Quelques cas pratiques pour l'océan
A l'échelle des mers et des océans, l'éco-conception est une solution à la fois viable et rentable pour limiter, voire retirer les déchets qui les polluent.
Prenons par exemple le cas de l'association Parley for Oceans qui a, en une opération, récupéré 50 km de filet dérivant abandonné en mer. Avec l'aide de l'équipementier Adidas et le recours à de nombreux autres déchets plastiques, elle en a fait des baskets design et modernes, imprimés en 3D. Le recyclage des filets et du plastique permet d'éviter la production de nouvelles fibres plastiques, tandis que l'impression 3D minimise l'exploitation des ressources (énergie, main d'œuvre, etc.).
D'autres, comme la start-up française Femer, ont décidé de s'attaquer aux déchets des pêcheries. La jeune société récupère ainsi les peaux de poisson pour fabriquer du cuir marin, à l'image du luxueux galuchat (cuir de requin ou de raie). Le cuir fabriqué par Femer est destiné au marché du luxe pour être transformé en bracelets de montre, chaussures et autres accessoires de mode. Même le tannage des peaux se fait avec des plantes invasives locales (Bassin d'Arcachon), ce qui limite la pollution engendrée par l'activité. Une démarche d'éco-conception qui valorise un déchet en produit de qualité et met en place une économie circulaire, locale et utile.