Une île isolée devient l’une des plus grandes réserves du monde

Loin, très loin de nos vies citadines trépidantes, une île perdue dans l'Atlantique fait un grand pas dans la sauvegarde de la biodiversité en devenant un gigantesque sanctuaire pour la faune marine.

Dans le Pacifique Sud se trouve un archipel éloigné de tout. Son île principale, Tristan da Cunha Cetacean, est à 7 jours de bateau des côtes les plus proches (celles de l'Afrique du Sud). Cette île de 98 km² est pourtant le pied-à-terre d'une petite communauté de 245 habitants dont la vie s'est forcément organisée autour d'une nature dont ils dépendent fortement. Difficile aussi de faire autrement quand on habite sur l'endroit le plus isolé du monde (la terre habitée la plus isolée du monde plus précisément, le point le plus isolé étant le point Nemo).

A vivre ainsi au plus près de la nature, les Tristanian (oui, oui) ont décidé de poser un geste fort pour la protéger. Unanimement, habitants et gouvernement, appuyés par l'Etat britannique puisque l'archipel est en réalité un territoire d'outre-mer de la Couronne, tous ont décidé de faire des eaux entourant Tristan da Cunha Cetacean une réserve marine. Au total, quelque 690.000 km² deviennent ainsi un refuge d'où la pêche et la chasse sont bannis. A l'échelle mondiale, cela fait du Tristan da Cunha Cetacean Sanctuary la quatrième plus grande réserve marine du monde !

Valide depuis octobre 2020, cette décision a été soutenue par de nombreuses organisations et campagnes environnementales parmi lesquelles The BlueBelt, un projet dont l'objectif est de créer un total de 4 millions de km² autour des territoires britanniques d'outre-mer. Elle a aussi l'avantage de protéger tant les stocks de poissons que les mammifères et les oiseaux marins qui en dépendent. Et pour faire respecter le nouveau statut de la zone, le Royaume-Uni a déployé une surveillance satellite qui va la garder à l'œil de façon permanente.

Seule exception dans la réserve : la pêche de subsistance à laquelle ont droit les habitants de l'île. 10% du territoire maritime de Tristan da Cunha Cetacean, les abords de l'île, leur sont donc réservés à cette fin, et seule une pêche durable y est tolérée, excluant de ce fait la pêche aux thons.

Par Andriatiana Rakotomanga