Des physalies urticantes sur les plages de la Manche

Les physalies sont de plus en plus nombreuses à s'échouer sur les plages de la Manche. Il s'agit d'une espèce marine très venimeuse qui fait partie des animaux les plus dangereux de France.

La physalie (appelée également Galère portugaise ou encore Vessie de mer) n'est pas une méduse, bien qu'y ressemblant fortement. Cet étrange animal est en fait une colonie de petits invertébrés appelés polypes qui, il est vrai, appartiennent au même sous-embranchement animal que les méduses.

Une colonie est composée d'un flotteur bleu violacé rempli d'air qui lui permet d'être portée par les flots, et de polypes situés en dessous. Chaque individu composant une physalie est spécialisé dans un rôle précis et se regroupe pour assurer les fonctions vitales de la colonie. On distingue ainsi 4 types de polypes selon leur fonction : ceux s'occupant de la reproduction, de la digestion, du transport des proies (pour être digérées), et enfin de la capture proprement dite des proies.

Ce sont ceux-là qui nous intéressent. Ils prennent la forme de longs et minces filaments de 10 mètres (voire 50 mètres) recouverts de cellules urticantes appelées cnidocytes. Ces cellules libèrent un puissant venin neuro et cardiotoxique capable de paralyser poissons, crevettes et autres petites proies. Chez l'Homme, les conséquences peuvent être tout aussi dramatiques : violente sensation de brûlure, crampes, douleurs thoraciques, gêne respiratoire, perte de connaissance et même la mort dans certains cas heureusement rares.

C'est donc cette bestiole qui s'échoue actuellement en masse sur les plages de la Manche et dont la présence a notamment été signalée sur celles des communes de Siouville-Hague, Querqueville (aujourd'hui incluse dans celle de Cherbourg-en-Contentin), mais aussi de Biville, de Tourlaville, d'Omonville-la-rogue ou encore de Cherbourg-en-Contentin. L'invasion est généralisée et surtout très dangereuse : les pouvoirs urticants et venimeux des filaments de phylasie demeurent intacts jusqu'à 2 mois après la mort de la colonie.

Il est fortement déconseillé de toucher les animaux échoués et même de s'en approcher. Le premier réflexe sera de prévenir les pompiers ou la mairie de leur présence afin qu'un dispositif signalant le danger puisse rapidement être mis en place. Évidemment, la plus grande vigilance est recommandée à tous les usagers de la mer, aussi bien les surfeurs et autres véliplanchistes, que les promeneurs.

Par Andriatiana Rakotomanga