Un sanctuaire pour requins aux îles Samoa

Un sanctuaire pour requins aux îles SamoaPhoto : Allan Lee

Les requins sont en danger. On estime que les pêches se montent à 100 millions de requins par an. La moitié des espèces est déjà surexploitée, ce qui entraîne le classement en catégorie "menacée" de 21% des espèces de requin. 18% sont en passe d'être également versées dans cette catégorie. Seules 26% des espèces ne sont pas menacées, les 35% restantes n'ayant pas été suffisamment étudiées pour être rangées dans l'une ou l'autre des catégories.

Les requins sont pêchés pour leur viande, notamment à destination des consommateurs européens qui mettent un tiers de la viande de requin pêchée dans leurs assiettes. Le requin est également un mets de choix dans de nombreux pays asiatiques. L'aileron de requin y est particulièrement apprécié, ce qui a conduit à une pratique contestable et contestée, mais fort heureusement marginalisée de nos jours : couper à vif les nageoires du requin et rejeter le poisson agonisant à l'eau.

Certains pays ont mis en place des régulations concernant la pêche de certaines espèces par les navires battant leur pavillon, ou encore la coupe à vif d'ailerons de requins. D'autres sont allés encore plus loin en créant des sanctuaires dans lesquels la pêche est interdite. Les îles Palau, dans le Pacifique, ont ouvert le bal en 2009. D'autres pays, notamment dans le Pacifique, ont suivi.

Le nouvel intégrant du club est l'État Indépendant des Samoa, en Polynésie. Le 1er mars 2018, à l'issue du premier symposium interministériel du requin dans le Pacifique, l'intégralité de la Zone Economique Exclusive (ZEE) des Samoa, autrement dit 129.000 km², est devenue un sanctuaire pour les requins et les raies. L'annonce a été faite par le Premier Ministre samoan Tuilaepa Dr. Sa'ilele Malielegaoi en personne.

Comme l'intérêt économique n'est jamais loin de toute considération écologique, le Premier Ministre samoan espère qu'en plus de protéger les requins, l'autre effet de cet espace de protection sera d'attirer des touristes désireux de pouvoir observer ces animaux ailleurs que dans les aquariums.

Par Charles Lorrain