Un mélanome de 20 mètres posé sur une plage pour la bonne cause

En octobre 2024, la plage de Tamarama à Sydney a accueilli un invité assez spécial sur son sable : un gigantesque et, il faut bien l'avouer, sordide mélanome baptisé "The Spot". Il s'agit d'une installation artistique présentée dans le cadre de l'exposition annuelle "Sculpture by the Sea", un événement culturel spécifique à Sydney qui dure 3 semaines.
L'installation, fabriquée en tissu résistant, est une structure gonflable qui évolue subtilement en taille, en forme et en couleur tout du long de la durée de l'exposition. "The Spot" est ainsi passé de 5 à 20 mètres de large en l'espace de quelques jours dans une transformation progressive, mais rapide, qui se veut reproduire les changements que peut subir un mélanome sur la peau. L'objectif : éveiller les consciences et inciter les visiteurs à être attentifs aux signes avant-coureurs de ce qui est le plus grave type de cancer de la peau. Une maladie que l'on peut développer très facilement en multipliant les séances de bronzette en plein soleil sans crème solaire.
Derrière ce projet un peu dérangeant, mais tout de même brillant, se cache l'artiste australien Andrew Hankin qui a collaboré avec Ogilvy Health, la division spécialisée dans le marketing santé de l'agence de publicité éponyme. Également partenaire dans cette performance, Skin Check Champions, une ONG sensibilisant et luttant contre les cancers de la peau. Lors de l'exposition d'ailleurs, cette dernière a proposé aux visiteurs de passer des examens cutanés gratuits afin de détecter toutes taches suspectes sur leurs corps.
Alors pourquoi une telle campagne ? Il faut savoir que l'Australie affiche l'un des taux les plus élevés de cancer de la peau au monde avec environ deux Australiens sur trois diagnostiqués positifs au cours de leur vie. Cette prévalence s'explique notamment par un temps d'exposition solaire élevé, l'Australie étant célèbre pour ses belles plages et sa météo (presque) toujours clémente.
La population y est également majoritairement à peau claire, alors que le pays se trouve à proximité de l'Antarctique où la couche d'ozone – qui, pour rappel, nous protège des ultraviolets nocifs – est amincie. Des études ont ainsi révélé que la probabilité de développer un cancer de la peau pour les Australiens est 13 fois plus élevée que la moyenne mondiale.