Un cinquième du plancher océanique est désormais cartographié

Un cinquième du plancher océanique est désormais cartographié

Grâce aux efforts conjoints de la Nippon Foundation et du projet GEBCO (General Bathymetric Chart of the Oceans), l'Humanité dispose désormais d'une cartographie fiable et précise d'un cinquième des fonds océaniques.

A quoi ressemble réellement le plancher océanique ? Cette question a longtemps titillé les océanographes qui, jusqu'à maintenant, ne disposaient que de mesures déduites par satellites pour s'en faire une idée. Des représentations loin d'être fidèles à la réalité, offrant au mieux une résolution de plus de 1 km à l'horizontal. C'est ainsi qu'a vu le jour en juin 2017 le programme Seabed 2030 qui s'est posé comme objectif de cartographier précisément l'intégralité de notre plancher océanique.

Financée par la Nippon Foundation, une organisation philanthropique japonaise, Seabed 2030 capitalise sur le savoir-faire des équipes du projet GEBCO - qui possède les cartes bathymétriques les plus complètes à ce jour - pour mener à bien sa mission. En tout, quatre centres régionaux ont été mis en place pour couvrir l'océan mondial, chacun chargé de recueillir et d'assembler les données bathymétriques de leurs océans respectifs et d'étudier la possibilité de les combiner avec des initiatives de cartographie préexistantes comme "Armada" de Ocean Infinity. Régulièrement ensuite, ils mettent en commun leurs résultats pour élaborer et mettre à jour les données bathymétriques existantes. C'est ainsi que 3 ans après ses débuts, Seabed 2030 annonce avoir réussi à cartographier 19% des fonds marins à une résolution d'au moins 100 mètres. Soit un cinquième du plancher océanique, composé de celui au large du Japon, de l'Europe occidentale, de l'Amérique du Nord et de l'Australie.

Les enjeux de ce travail de fourmi sont multiples. Une carte précise des fonds marins permettrait, par exemple, de mieux comprendre la circulation océanique et le transport des sédiments, d'étudier l'influence des marées ou encore de mieux préparer la venue des tsunamis et des typhons. Une telle carte peut également servir à une meilleure gestion des ressources halieutiques, à la conservation de la vie marine, de même qu'à la pose optimale de câbles sous-marins et de pipelines.

Reste que 81% des profondeurs océaniques sont encore à traiter et ce pour l'horizon 2030, l'audacieuse date limite que s'est auto-fixée Seabed 2030. Une ambition qui requiert pourtant encore le développement de techniques de cartographie plus modernes.

Par Andriatiana Rakotomanga