Les vaches mangeant des algues émettraient moins de gaz à effet de serre

Les vaches mangeant des algues émettraient moins de gaz à effet de serre

Des chercheurs ont découvert qu’en ajoutant une certaine algue dans la nourriture des vaches, les émissions de méthane de ces animaux diminuaient radicalement. Une bonne nouvelle pour la planète puisque le méthane est un puissant gaz à effet de serre.

Les recherches ont été menées par une équipe de scientifiques du Département des sciences animales de l’université américaine de Davis (Californie) en partenariat avec le CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), une organisation gouvernementale australienne pour la recherche scientifique. Les chercheurs ont eu l’idée d’ajouter une algue rouge, au doux nom savant de Asparagopsis taxiformis, à l’alimentation d’un troupeau de vaches. Puis ils ont étudié pendant 5 mois l’impact de ce régime sur les bovins. Ils ont alors remarqué une diminution de 82 % de la quantité de méthane produit par les animaux.

Pour se rendre compte de l’importance de cette découverte, il faut tout d’abord savoir que le méthane est un gaz à effet de serre au potentiel de réchauffement global 28 fois plus élevé que celui du gaz carbonique. Il contribue donc beaucoup au réchauffement climatique même si, à l'origine, il est nettement moins présent dans l’atmosphère que le CO2.

Ensuite, il faut aussi comprendre que par leurs éructations, flatulences et autres déjections, le bétail contribue à hauteur de 14,5 % aux émissions annuelles de gaz à effet de serre d’origine anthropique. En sachant enfin que 65 % de cette proportion proviennent des vaches, on comprend aisément que les potentiels bénéfices de cette découverte sont conséquents pour la planète.

Physiologiquement et même gustativement, l’ajout de cette algue dans la diète des vaches ne change absolument rien. C’est sans danger tant pour l’animal que pour l’Homme, tandis que le goût du lait et de la viande ne sont pas altérés. Mieux, les chercheurs ont aussi remarqué que les bovins ayant reçu une supplémentation d’algues ont augmenté de 20 % leur capacité à convertir la nourriture en masse.

La prochaine étape sera de voir comment créer un stock assez conséquent d’Asparagopsis taxiformis pour une utilisation à grande échelle. En effet, bien qu’une petite quantité d’algue soit suffisante (entre 42 et 84 grammes par vache et par jour), cela implique tout de même des tonnes d’algues à récolter quotidiennement et à transporter là où sont les bovins. Autant de défis qu’il faudra relever sans produire plus de carbone, au risque de faire perdre tout son intérêt au processus.

Par Andriatiana Rakotomanga