Un bélouga soupçonné d'être un espion russe

Un bélouga soupçonné d'être un espion russePhoto : @wiiiig

Le bélouga est un cétacé aussi appelé baleine blanche, dauphin blanc ou marsouin blanc. Sa particularité physique est l'atrophie de son aileron dorsal, ce qui le rend impossible à confondre avec d'autres cétacés. De couleur entièrement blanche, il vit dans les eaux froides de l'océan arctique, et notamment le long des côtes russes. Son nom est d'ailleurs d'origine russe, et il signifie tout simplement « blanchette ».

Ce cétacé est très répandu dans les delphinariums car il est facile à capturer et à domestiquer. C'est peut-être également pour cette raison qu'il intéresse les militaires au même titre que d'autres animaux comme les pigeons ou les chiens.

D'où la méfiance de pêcheurs norvégiens le 25 avril 2019 près de l'île d'Ingøya, à l'extrême nord de la Norvège. Les frères Joar, Håvard et Erlend Hesten racontent avoir aperçu à proximité de leur bateau un bélouga peu farouche et équipé d'un étrange harnachement, selon la presse norvégienne rapportés par le journal Le Monde. Manifestement peu à l'aise avec cet équipement, le cétacé cherchait de l'aide pour l'en débarrasser.

Il est parti sitôt que les trois frères pêcheurs ont pu le délivrer non sans avoir pris des photos et une vidéo qui sont parvenues à des biologistes marins via la direction norvégienne de la pêche. Selon eux, pas de doute : un tel harnachement muni d'une inscription "Equipement St Petersburg" et d'une fixation de caméra GoPro n'est pas d'origine scientifique mais militaire. Les soupçons se portent vers la base navale russe de Mourmansk, à 500 km de là. Mourmansk, en plus d'être la principale base russe sur la mer de Barents, est connue pour entraîner divers animaux marins dans son Institut de recherche de biologie marine.

Les autorités russes, de leur côté, remarquent que si cet animal avait vraiment été envoyé dans les eaux norvégiennes à des fins militaires, aucun indice indiquant sa provenance n'aurait été laissé et que les services russes n'auraient pas fait preuve d'un tel amateurisme ! L'armée russe affirme de plus que les animaux marins sont trop chers et trop peu fiables pour une utilisation militaire. Pourtant, en 2016, l'armée russe avait bien fait savoir qu'elle cherchait à acquérir et à former des dauphins de combat.

Par Charles Lorrain