Regain d'activité pour le volcan sous-marin Kick'em Jenny

Tout le monde sait ce qu'est un volcan, avec ses fumées et ses coulées de magma rougeoyant. Mais il ne faut pas oublier qu'il existe aussi des volcans sous-marins. Il existe même "surtout" des volcans sous-marins puisque les volcans terrestres ne représenteraient que 2% du total.

La plupart d'entre eux sont à une grande profondeur et les manifestations de leurs éruptions sont généralement invisibles à la surface. D'autres sont à faible profondeur et leurs éruptions peuvent avoir des conséquences pour les terres à proximité. Le plus ancien cas enregistré est celui de l'éruption du Kolumbo qui a fait 70 morts sur l'île Santorin, dans la Mer Egée, en 1650. Il en existe d'autres, comme le Kick'em Jenny, à proximité de l'île de Grenade, dans la Mer des Antilles.

La base de ce volcan est à environ 1300 mètres de profondeur, mais son cratère de 350 mètres de diamètre se trouve à seulement 160 mètres sous le niveau de la surface. Il est déjà entré en éruption à 9 reprises depuis 1939, sans conséquence. Mais le risque de tsunami est réel en cas d'éruption particulièrement violente, ce qui explique qu'il soit surveillé de près par les vulcanologues ainsi que son voisin, le Kick'em Jack. La dernière éruption du Kick'em Jenny remonte à 2015.

Le 12 mars 2018, les vulcanologues de l'Université des Indes Occidentales ont fait passer le niveau d'alerte du Kick'em Jenny à orange en raison d'une augmentation de l'activité. Rappelons que le niveau supérieur, le rouge, signifie qu'un éruption est imminente. Principales conséquences pour les populations : la zone d'interdiction de navigation passe à 5 km autour du volcan, et différentes mesures d'évacuation sont préparées.

Depuis le 22 mars 2018, toutefois, une baisse de l'activité volcanique a été constatée et le niveau a donc été baissé à jaune. La navigation est toujours interdite dans un rayon de 1,5 km autour du cratère. Le volcan reste sous surveillance car il n'est pas exclu qu'il repasse en niveau d'alerte orange.

Par Charles Lorrain