La plage flottante de Mandelieu-la-Napoule ne fait pas l'unanimité

La plage flottante de Mandelieu-la-Napoule ne fait pas l'unanimité

À Mandelieu-la-Napoule, près de Cannes, un projet de plage flottante privée de luxe rencontre de nombreuses oppositions.

"Canua Island", c'est le nom choisi par les promoteurs de cette plage flottante installée sur un trimaran, à 600 mètres de la côte de Mandelieu-la-Napoule. Il s'agit d'une structure de 1750 m² édifiée sur un navire de 41 mètres de long, destinée à accueillir jusqu'à 350 clients privilégiés qui pourront profiter des transats, du bar lounge, du restaurant, d'activités nautiques et d'un salon de massage, de jour comme de nuit.

Un projet 100 % français au coût de 16 millions d'euros, qui répond à toutes les normes écologiques, selon les dires de ses promoteurs. La structure fonctionne avec du bio-carburant et serait même « bien au-dessus des standards pratiqués sur la côte tous les jours », selon Jean-Bernard Falco, le président de la société d'exploitation de "Canua Island".

L'installation de cette île flottante de luxe – une première en France – est soutenue par le maire de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, qui voit l'opportunité d'attirer plus de touristes dans la commune et salue la centaine d'emplois créés par "Canua Island".

Mais cet avis n'est pas partagé par tout le monde, comme en témoignent les réactions hostiles de plusieurs maires de communes voisines comme Théoule-sur-Mer et Cannes, ou celles d'Hervé Berville, secrétaire d'État chargé de la Mer, qui juge le projet « peu compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l'environnement marin ». De son côté, Renaud Muselier, le Président de la Région Sud, parle d'une aberration écologique, ce qui est considéré comme de la récupération politique par Jean-Bernard Falco.

De fait, la délivrance des permis nécessaires à l'exploitation de "Canua Island" est en attente, ce qui rend furieux les promoteurs qui prônent la liberté d'entreprendre et alertent sur la destruction potentielle de la centaine emplois prévus pour la saison. En face, les opposants ont fait circuler une pétition ayant déjà recueilli plus de 17 000 signatures, qui dénonce la pollution sonore et visuelle causée par cette île flottante, l'attrait sur des touristes déjà bien trop nombreux sur une Côte d'Azur qui n'a pas besoin de ça, et les risques de dégradation des fonds marins.

Un bras de fer dont l'issue devrait être connue rapidement, entre volonté de faire du profit d'un côté, combat contre les nuisances et craintes d'une Dubaïsation de la Côte d'Azur de l'autre.

Par Mickael