L'île de Sainte-Hélène enfin desservie par des vols réguliers

« Sainte-Hélène, petite île ». C'est ce qu'a noté le jeune Napoléon Bonaparte dans son cahier de géographie au sujet de cette île perdue au milieu de l'Atlantique alors qu'il était encore aux études.

C'est probablement ce qui qualifie le mieux ce territoire de 122 km², à peine plus grand que la ville de Paris, et peuplé de seulement 4000 habitants. Sainte-Hélène a la réputation d'être l'un des territoires les plus inaccessibles au monde. L'île serait très probablement restée jusqu'à nos jours dans l'anonymat le plus complet si elle n'avait servi de lieu d'exil à l'Empereur de 1815 à sa mort en 1821, afin de s'assurer qu'il ne puisse plus jamais fouler le sol européen.

A Sainte-Hélène, île volcanique située à plus de 1800 km du continent le plus proche, il n'y a rien ou presque. Seuls les derniers lieux foulés par l'Empereur attirent les quelques visiteurs qui ont eu le courage de se rendre sur ce territoire. Pour l'atteindre, il faut en effet prendre un bateau depuis l'Afrique du Sud et parcourir la traversée de 1800 km en une semaine. Enfin, il fallait, parce que ça, c'était avant.

L'Île de Sainte-Hélène est désormais desservie par une ligne aérienne régulière depuis Johannesburg, en Afrique du Sud. Il y a bien un aéroport à Sainte-Hélène depuis mai 2016, mais seuls quelques vols privés s'y sont risqués jusqu'à présent. Une fréquentation aussi faible pour la bagatelle de 285 millions de livres sterling (environ 300 millions d'euros) lui a valu la réputation d'  « aéroport le plus inutile du monde ».

La configuration de l'île est telle qu'il n'a pas été possible de construire un aéroport de façon optimale pour une île balayée par des vents violents. Seuls des pilotes très expérimentés aux manettes d'avions de petites dimensions peuvent s'y poser, bien que l'aéroport soit certifié pour accueillir des Boeing 737. De nombreuses compagnies ont été refroidies par les difficultés du vol inaugural, si bien que le gouvernement britannique a eu bien du mal à trouver un candidat. C'est désormais chose faite puisque la compagnie sud-africaine Airlink va le desservir à partir du 21 octobre 2017 par un vol hebdomadaire. La durée de vol est de 6 heures.

Par Charles Lorrain