Cet étrange poisson sans visage venu des abysses

Cet étrange poisson sans visage venu des abyssesPhoto : Capture vidéo The Guardian

Le monde marin n'en finit pas de livrer d'extraordinaires surprises. Surtout dans ses grandes profondeurs, un monde difficilement accessible tant pour les humains que pour la lumière du soleil.

Une mission scientifique australienne a été envoyée en mai 2017 à des fins d'exploration aux environs du pays. Le navire scientifique Investigator a été envoyé en mer durant un mois par le Musée Victoria avec, à son bord, 27 chercheurs accompagnés de 13 techniciens et 20 membres d'équipage. Au cours du trajet entre Ball Bay, en Tasmanie, et Brisbane, l'équipe a collecté pas moins de 42.000 individus prélevés à des profondeurs pouvant atteindre les 4.800 mètres. Ceux-ci ont commencé à être examinés au conservatoire australien des poissons (Australian National Fish Collection), géré à Hobart par le CSIRO (l'équivalent australien du CNRS), sous la direction de l'ichtyologue John Pogonoski.

De nombreuses étranges créatures ont été capturées, comme le psychrolutes marcidus, aussi connu sous le nom de blobfish, ou encore Mr Blobby, qui a connu son heure de gloire en 2013 en étant le lauréat immérité du concours du poisson le plus laid. Mais on a également retrouvé un poisson sans visage, dont l'espèce n'a pas été révélée par les chercheurs. Celui-ci n'est pas tout à fait une nouvelle découverte mais on ne l'avait pas revu depuis sa découverte en 1873, selon les dires de Tim O'Hara, le directeur de l'expédition cité par "The Guardian". Cet étrange poisson de 40 cm a une bouche située sous la tête et ne possède pas d'œil. Les yeux sont de toute façon souvent inutiles à ces profondeurs que la lumière du soleil n'atteint jamais.

Les spécimens remontés lors de cette campagne seront disponibles aux chercheurs du monde entier. Les scientifiques espèrent avant tout comprendre quelle est la conséquence des grandes profondeurs sur l'évolution des espèces. Au passage, quelques nouvelles espèces de poissons seront identifiées et ajoutées au 242.500 autres déjà répertoriées.

Par Charles Lorrain