A défaut de sauver en mer, la SNSM s'active sur terre
Le coup d'arrêt soudain porté aux activités en mer aura eu une conséquence inattendue : les sauveteurs de la SNSM se retrouvent... sans personne à sauver. Mais le chômage technique, ce n'est pas pour les braves, et si pour le moment, on n'a plus besoin d'eux sur la mer, c'est désormais à terre qu'ils exercent leur talent.
La Société nationale des sauveteurs en mer (SNSM) est une association française de sauvetage qui a vu le jour en 1967. Composé de bénévoles, cet organisme particulièrement actif sur le littoral est si efficace dans ses actions qu'il a été déclaré d'utilité publique dès 1970. Premier armateur de France, la SNSM ne sauve pas seulement des vies, elle forme aussi des maîtres nageurs-sauveteurs tout en sensibilisant les usagers de la mer.
Aussi performante soit-elle toutefois, on imagine volontiers la SNSM désœuvrée depuis le confinement en vigueur en France depuis le 17 mars 2019. Plus de navigation de plaisance, pêche quasi à l'arrêt, et même interdiction de s'entraîner au large. Alors, qui pourrait-elle bien aider aujourd'hui ? Réponse : ceux qui luttent contre le Covid-19 !
Dès les premières heures du confinement, l'association a ainsi proposé gratuitement ses services aux municipalités. Les hommes et les femmes de la SNSM travaillent désormais sur terre, en première ligne, et participent aux dispositifs mis en place dans la lutte contre la pandémie. Équipés en conséquence, les bénévoles prêtent main-forte aux centres médicaux, livrent des vivres et des médicaments, ou encore évacuent les personnes en état critique.
A La Rochelle par exemple, en Charente-Maritime, les sauveteurs ont monté un centre d'appels dont ils assurent actuellement la permanence, faisant le pont entre les médecins généralistes et les centres de consultation spécialisés. Dans cette même municipalité, ils ont également installé les sans-abris dans des tentes pour qu'ils puissent, eux aussi, se confiner.
Dans le Finistère et en Vendée, toutes les stations de la SNSM mettent leurs infrastructures à disposition et se disent prêtes à intervenir pour des missions d'évacuation sur terre comme dans les îles. Il en est de même dans le Gard, les Bouches-du-Rhône et même en outre-mer. Avec 250 sites répartis sur les côtes françaises, les 8.500 volontaires de la SNSM ne chôment donc pas et sont même, depuis le début de la crise, sur le pied de guerre contre le virus.