Underwater Earth : plongée au coeur des océans

Underwater Earth fait partie des nombreuses ONG protégeant activement les océans. Elle est cependant à mettre dans une catégorie à part au vu des innovations dont elle fait preuve, la plus importante étant sans aucun doute une caméra filmant à 360° sous l'eau.
Underwater Earth : plongée au coeur des océans

Souhaitant sensibiliser le grand public sur la nécessité de protéger les océans, l'ONG australienne Underwater Earth a développé une technologie unique au monde pour que tous, sans exception, puissent découvrir sans même se mouiller la beauté des fonds marins.

Une équipe passionnée par l'océan

Underwater Earth a été fondé en 2010 à Sydney par deux amateurs de plongée, le photographe sous-marin français Christophe Bailhache et l'experte en communication Lorna Parry. Bien qu'à la base, leurs premières expertises ne soient pas la mer à proprement parler, les deux fondateurs ont tout de même eu conscience des dangers qui menacent les océans. Ils ont donc voulu agir, non pas directement sur l'océan cependant, mais plutôt en s'opposant à l'indifférence générale entourant la situation.

Ainsi, l'ONG se consacre essentiellement à l'éducation du public et a décidé pour cela de faire découvrir le monde sous-marin de façon virtuelle et immersive. Elle veut par là toucher le plus grand nombre et inciter à l'action, en suscitant l'émotion devant la beauté de la faune et de la flore marine. Et ça marche ! Mais la mise en œuvre de son idée n'a pas été sans difficulté.

Une première mondiale

Dès le départ, Underwater Earth voulait montrer l'océan le plus fidèlement possible, car, de l'aveu même de l'équipe, "comment pourrait-on aimer et faire attention à quelque chose qu'on ne peut ni voir ni comprendre ?". Il fallait donc trouver un moyen de faire ressentir au public à quel point l'écosystème sous-marin est exceptionnel, un objectif que ne pourraient atteindre de simples photos. Il fallait une expérience plus immersive, une plongée virtuelle, l'équivalent sous-marin de Google Street View en somme. Une idée innovante sauf que les outils pour y arriver n'existaient pas encore, il a donc fallu les inventer.

Pour relever le défi, l'organisation s'est rapprochée de partenaires et de compétences clés dont, en toute logique, Google lui-même. L'équipe a ainsi fini par développer la Seaview, la première caméra au monde capable de prendre rapidement des clichés à 360° sous l'eau et sur de grandes distances. En 2012, ils l'améliorèrent et ainsi naquit la Seaview II (SVII).

camera seaview

La SVII prend des allures de propulseur de plongée dont le bout est hérissé de 3 capteurs photographiques. Équipée d'hélices, elle peut même propulser son opérateur et elle à une vitesse de 2 nœuds, soit 4 km/h environ. Ses 3 capteurs photos grand-angle peuvent enregistrer des images panoramiques géolocalisées toutes les 3 à 6 secondes.

Pour faciliter le travail des scientifiques, la SVII dispose également d'un système de reconnaissance capable d'identifier toute seule les espèces de coraux photographiées. Bourré de technologie, l'appareil peut même être contrôlé à distance via une tablette.

Immersion virtuelle dans les barrières de corail

Le premier spot à avoir été cartographié par Underwater Earth a été le récif de Ningaloo en Australie, un travail qui a tout de même nécessité cinq expéditions. Par la suite, l'ONG a petit à petit agrandi sa zone d'action tout en améliorant sa technologie. Jusqu'ici, l'équipe a ainsi pu photographier les zones coralliennes de 26 pays différents.

En une décennie, la collection de l'organisation compte désormais plus d'un million d'images panoramiques, ce qui en fait aujourd'hui la plus grande collection d'images sous-marines au monde (l'équivalent de 1 500 km et plus photographiés sous l'eau). Les images filmées lors des expéditions ont par ailleurs donné lieu à un documentaire intitulé Chasing Coral (visible sur Netflix). Le film a gagné le Prix du public du documentaire américain lors de l'édition 2017 du festival du film de Sundance.

Si vous souhaitez avoir un aperçu du travail de l'ONG, celui-ci est visible sur Google Earth dans une série intitulée "The World's Ocean" et comprend une quarantaine de spots de plongée virtuelle.

Par Andriatiana RakotomangaPublié le 04/11/2020