Santa Cruz, l'île au taux de construction de 100%
Cette île colombienne fait partie de l'archipel San Bernardo, situé dans la mer des Antilles, à environ 50 kilomètres (ou deux heures de bateau) de la ville de Cartagena de Indias. Si l'on en croit les habitants, il s'agirait d'un récif corallien dont les dimensions auraient été étendues par des pierres, des gravats, des coquillages, des noix de coco et des ordures depuis sa première occupation en 1870 ! L'île était dépourvue de plage, de mangrove et, par conséquent de moustiques, ce qui aurait été son principal intérêt, en plus de son environnement poissonneux.
Ultra-urbanisation et densité record
Sa particularité est d'être urbanisée en totalité, si bien qu'il est difficile de déterminer sa superficie avec exactitude. Celle-ci est de l'ordre d'un hectare, pour une population comprise entre 500 et 1200 habitants (le recensement n'est pas plus précis que le cadastre, manifestement), soit une densité de population comprise entre 30.000 et 120.000 habitants par kilomètre carré, ce qui en ferait l'île la plus densément peuplée au monde. Sans compter les 150 coqs de combat, les 40 chiens et ses deux aquariums avec requin, raies, tortues marines et autres poissons de grande taille.
Une île touristique à outrance
Le minuscule îlot est devenu une attraction, à tel point que les habitants ont parfois l'impression de vivre dans un zoo. Certains d'entre eux organisent des visites guidées de ses quatre rues et de sa place, dont la croix aurait donné son nom à l'îlot.
Il n'y a pas d'hôtel à Santa Cruz del Islote. Les touristes descendent en général sur l'île voisine de Múcura et se rendent ensuite à Santa Cruz en canot à moteur pour la modique somme de 3000 pesos, soit environ un euro pour une traversée d'un peu plus d'un kilomètre. Les revenus du tourisme servent à financer la vie quotidienne de l'île, notamment l'importation d'eau potable et de carburant pour les groupes électrogènes. Ces derniers sont partiellement remplacés par des panneaux solaires fournis par le Japon.
L'île reste cependant sous la menace du réchauffement climatique. Avec une altitude de 2 mètres, ses habitants doivent se préparer à déménager. Même si beaucoup ne veulent pas l'entendre, car pour rien au monde ils ne quitteraient leur communauté et sa culture unique.