La solution pour protéger les dauphins en Atlantique

Chaque hiver, plusieurs centaines de dauphins s'échouent sur les côtes Atlantique et la plupart portent des stigmates prouvant qu'ils ont été pris par les filets de pêche des chalutiers. Des associations veulent que des solutions soient appliquées pour stopper cette hécatombe annuelle. Si elles existent déjà, elles ne sont pas encore obligatoires.

Comment empêcher que des centaines de dauphins ne meurent chaque année sur les côtes françaises ? C'est une question à laquelle plusieurs associations tentent de répondre au plus vite, face à l'urgence de la situation. Les cétacés retrouvés morts sur les plages sont de plus en plus nombreux chaque hiver et pourtant, l'opinion publique semble ne pas prendre la mesure du problème.

Le manque d'action pour sauver les dauphins

Le 4 février 2019, Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, a envoyé un courrier destiné au ministre de l'Agriculture qu'il a intitulé "Stoppons ce carnage !". Dans sa lettre, cet amoureux des animaux dénonce l'inaction du gouvernement face à un phénomène qui prend plus d'ampleur chaque année : l'échouage de cétacés sur les côtes françaises.

Dans sa missive, il explique, chiffre à l'appui, que plusieurs milliers de dauphins meurent chaque année suite à des blessures infligées par les filets des bateaux de pêche. Les coupables sont les chalut-bœufs, des chalutiers qui naviguent en duo afin de pouvoir traîner un grand filet dans lequel les cétacés se coincent et décèdent (ou se blessent gravement). D'autres chalutiers utilisent des filets maillants dérivants, qui infligent des coupures, des fractures et provoquent des hémorragies internes chez les mammifères marins qui s'y bloquent.

Les animaux blessés viennent mourir sur les plages et entrent dans les statistiques qui parlent de 700 à 800 dauphins tués en 2018. Mais la réalité serait encore plus inquiétante, car de nombreux dauphins n'atteignent pas les côtes, puisqu'ils coulent et se décomposent avec de toucher le rivage.

Chiffres et photos pour sensibiliser l'opinion publique

Face à cette hécatombe, la LPO et d'autres associations comme Sea Shepherd ou Ré Nature ont choisi des méthodes chocs pour sensibiliser l'opinion publique à ce drame. Ils photographient les cadavres de ces mammifères marins échoués sur le sable, en identifiant avec précision les différentes blessures qui ont provoqué leur mort.

On peut clairement voir que les blessures aux yeux, les nageoires arrachées et les queues amputées sont causées par les filets des chalutiers. Fatigués d'assister chaque matin entre janvier et mars, à ce spectacle macabre, les membres de différents groupes de protection animalière veulent que de véritables mesures soient imposées aux pêcheurs.

Ces derniers, conscients des dommages causés par leurs méthodes de pêche qui n'est à la base destinée qu'à la pêche aux merlus et aux bars, sont prêts à collaborer. D'ailleurs, certaines mesures efficaces ont déjà été testées avec des résultats prometteurs.

La solution Pinger pour éloigner les dauphins des bateaux

Certains bateaux se sont équipés d'un système d'éloignement acoustique, que l'on nomme Pinger. Il s'agit de répulsifs acoustiques, qui vont émettre des impulsions sonores qui tiennent à distance les dauphins. Des tests effectués sur trois paires de Chalut-bœuf ont porté leurs fruits, avec une baisse de 65% de la capture accidentelle des mammifères marins. Des résultats encourageants qui poussent les associations écologistes à demander l'installation systématique de ces Pingers sur les bateaux mis en cause.

D'autres mesures pourraient apporter des résultats positifs, comme l'identification des zones dans lesquelles les captures accidentelles de dauphins sont les plus fréquentes et l'interdiction temporaire de la pêche dans ces zones.

Avec une estimation d'environ 4000 décès annuels de cétacés, morts après s'être pris dans les mailles de filets de chalutiers, le combat pour protéger cette espèce demande une mobilisation générale et un éveil des consciences des pêcheurs.

Par Mickael Publié le 22/02/2019