Marseille pourrait bien privatiser certaines plages
Photo : Nicolas NovaQue faire des plages laissées à l'abandon ? La mairie de Marseille a peut-être trouvé la solution : les offrir en concession à des hôtels de luxe. Un projet mûrement réfléchi et qui servira les intérêts de la ville, car la belle cité phocéenne, désormais ville touristique, veut séduire et pour cela, elle doit se parer de plus beaux atours.
Des noms d'établissement, très intéressés par cette nouvelle politique, circulent donc déjà comme celui du Sofitel Vieux Port et de l'Intercontinental qui ne possèdent aucune bande de sable à offrir à leurs vacanciers. Il y a également le rustique hôtel C2 qui exploite déjà une plage sur l'île de Degaby. Jusqu'ici, la mairie, se contentant du strict minimum, n'avait pas de réelle politique de gestion de plage et ne s'occupait que de tout ce qui est légalement de son ressort à savoir la sécurité, l'hygiène et les mesures de la qualité de l'eau. Ce projet de mise en concession vise donc à insuffler une nouvelle vie à des plages sous-exploitées via des investissements faits par une entité privée. Il s'agit d'une approche tout à fait légale, prévue par la loi qui autorise la mise en concession de 20% de la surface totale des plages d'une municipalité.
Les travaux ont déjà commencé sur la plage des Catalans, une plage située en plein centre-ville de Marseille, à côté du Vieux Port. Pour obtenir la mise en concession de ce bout de littoral, la mairie a dû négocier avec l'État. Il s'agit donc de la première concession du projet, le début d'une longue série, car ce sont en tout 21 plages qui devraient recevoir à terme un ravalement de façade avec des travaux d'agrandissement de la surface exploitable, des rénovations et de nouvelles constructions pour créer des emplois et booster l'économie locale. En ce qui concerne la plage des Catalans, un appel d'offres a d'ailleurs été lancé afin de sélectionner les exploitants des futurs commerces que devra inévitablement accueillir la plage. Ce faisant, la municipalité espère également voir revenir les Marseillais qui, pour se baigner, vont aujourd'hui jusqu'à Bandol, Cassis ou Les Lecques à cause d'un bord de mer laissé à l'abandon.
Beaucoup de bonne volonté donc pour la mairie mais qui se heurte tout de même à la réalité des coûts : 40 millions d'euros sont nécessaires pour mener à bien l'ensemble du projet dont 12 millions rien que pour la plage des Catalans. Réalistes, les élus locaux ont prévu d'étaler cette somme dans le temps.
