Une initiative pleine d'humanité en faveur des requins

Les surfeurs, de par la pratique même de leur sport, sont les plus exposés aux attaques de requins. C'est pourtant l'un des leurs qui a lancé l'initiative Fin for a Fin, une "philosophie" prônant l'indulgence avec un credo sans équivoque : si jamais il était tué par un requin, il demande à ce que le squale soit... épargné.

"If my life's taken don't take theirs", littéralement "Si ma vie est prise, ne prenez pas la leur". Tel est l'esprit fondateur de Fin for a Fin. Son instigateur, Mike Coots, pense en effet que l'océan est le domaine du requin, il y est chez lui. Les surfeurs connaissent donc le risque. Pourtant, lorsque l'un deux se fait attaquer, le premier réflexe est la vengeance : expédition punitive, récompenses offertes, tous les requins des environs en font les frais. Avec Fin for a Fin, Mike Coots veut donner la voix à tous ceux qui sont contre de telles représailles aussi aveugles que cruelles. Et en tant que survivant d'une attaque de requins, il sait de quoi il parle : il y a perdu une jambe.

L'animal devrait-il disparaître de son milieu naturel parce que l'Homme veut y jouer ? Devrait-on le massacrer alors qu'il est en train d'évoluer dans son environnement et réagit selon son instinct ? Pour tous ceux qui sont convaincus que non, Fin for a Fin a lancé une campagne de financement collaborative sur Indiegogo. Pour un objectif placé à 40.000 dollars, il promettait des ailerons de surf affichant le logo caractéristique de Fin for a Fin avec la fameuse mention "If my life's taken don't take theirs" dessus.

Ces ailerons ne sont pas seulement décoratifs puisque Mike Coots promet des produits performants en fibre de verre. Des autocollants, des t-shirts et des serviettes ont également été promis aux donateurs, tandis qu'une partie des fonds recueillis iront à deux associations différentes : Dorsal, une communauté de lanceurs d'alertes requin, et Tag for Life, une association qui œuvre à sauver les requins, notamment en éduquant les gens sur leurs comportements.

Malheureusement, le projet n'a pas atteint son objectif, mais a pu tout de même être financé à 12%. Au regard de la règle de l'objectif flexible d'Indiegogo, cela devrait lui permettre de débuter. Du moins, c'est ce qu'on lui souhaite !

Par Andriatiana Rakotomanga