Une curieuse matière jaune s'épand sur les plages du Finistère
Alors que le soleil se levait et que l'aube inondait la plage du Ster d'une lumière dorée, les promeneurs matinaux ont eu la surprise de tomber sur une mystérieuse substance jaunâtre échouée sur le sable.
Posée sur le varech tel des œufs mimosas sur leur salade, la curieuse matière avait une apparence mi-spongieuse, mi-huileuse, et se présentait en boulettes de différentes tailles. On aurait dit du beurre et d'ailleurs, en prenant la substance entre ses doigts, elle fondait au contact.
La municipalité bretonne de Penmarc'h, commune à laquelle appartient la plage de Ster, a vite rassuré ses administrés : "Le dépôt est certes étendu" communiquait-elle à un correspondant de franceinfo, "mais la taille des boulettes n'est pas très importante et elles ne sont pas très concentrées sur la plage". La préfecture du Finistère a, quant à elle, recommandé d'éviter de toucher l'étrange matière. Reste que leur nature est inconnue et que les boulettes se sont répandues sur 1 km de littoral, allant jusqu'à toucher les plages de Guilvinec à côté.
Les hypothèses ont été nombreuses : vomi de baleine, déjections d'animaux marins, paraffine, chacun y allait de sa propre conjecture. Il a fallu attendre les retours d'analyse d'échantillons effectuée auprès du Cedre (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux) pour que le mystère tombe enfin : il s'agit d'huile végétale !
Selon Stéphane Doll, directeur du Cedre, il s'agit là d'un phénomène plus banal qu'on ne le croit, surtout quand la météo s'y prête comme après une tempête. "Cela provient des bateaux" continue-t-il. L'huile végétale tombe en mer où elle est figée par le froid. Les mouvements incessants des vagues les roulent ensuite en boule avant qu'une tempête ne les pousse vers la côte et qu'elles finissent sur la berge. Les blocs jaunâtres sont donc totalement inoffensifs et même biodégradables vu leur nature.
En 2017, plusieurs plages de la Côte d'Opale avaient subi la même invasion, depuis celles de Wimereux à celles de Berck, en passant par le littoral de Cucq. Après analyse, auprès du Cedre également, il s'est avéré que la substance amalgamée était de la paraffine, sans danger pour la santé.