Un nouveau terminal pour gros navires à Saint-Nazaire

Saint-Nazaire, la ville portuaire sise à l'embouchure de l'estuaire de la Loire, est surtout connue pour ses chantiers navals. Peut-être sera-t-elle bientôt une nouvelle escale pour bateaux de croisière.

Devant le développement du marché des croisières et la concurrence entre opérateurs, ces derniers cherchent des itinéraires et des escales alternatifs. Jusqu'à présent, en Europe, la Méditerranée et l'Europe du Nord se taillent la part du lion. Depuis quelques années, on commence à voir arriver des navires sur la façade atlantique, et notamment Bordeaux, pour ses patrimoines vinicole et architectural de réputation mondiale, ou encore La Rochelle.

L'autre destination à la mode est Nantes. La cité des ducs de Bretagne accueille déjà un certain nombre de navires de croisière, mais ceux-ci doivent accoster sur le terminal de marchandises de Cheviré. Car, sur la Loire, les bateaux ont un ennemi : le Pont de Saint-Nazaire. Son tablier s'élève en effet à une hauteur de 62 mètres, ce qui est suffisant pour des navires comme des pétroliers, mais ne permet pas le passage des paquebots géants qui s'élèvent jusqu'à une hauteur de 70 mètres.

Le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire souhaite développer une autre solution : créer un ponton flottant près du phare du Vieux Môle. Celui-ci, praticable non seulement par des piétons, serait également carrossable, permettant ainsi un accès direct aux bateaux depuis le centre-ville par les touristes et les véhicules de ravitaillement. L'emplacement de Saint-Nazaire entre Nantes et Guérande offre de nombreuses possibilités d'excursions.

L'autre intérêt de ce nouveau terminal dans la cité mariligérienne et de libérer la forme Joubert, la seule à pouvoir accueillir des navires de grande taille. En raison du carnet de commande des Chantiers de l'Atlantique, des besoins pour les escales techniques et du développement attendu de fermes d'éoliennes offshore, Saint-Nazaire sera sous-équipée en formes de grande taille. Cette initiative serait donc également très profitable pour l'activité industrielle de la ville.

Le tout coûterait la modique somme de 25 millions d'euros, qui seraient très rapidement amortis par les escales supplémentaires attendues et les différentes taxes payées par les navires. Si les différents acteurs font preuve de diligence, ce terminal pourrait être mis en service dès 2020.

Par Charles Lorrain