Un naufragé secouru à La Réunion après 7 mois en mer

Pour peu que son histoire soit vraie, Zbigniew Reket est un indécrottable miraculé. Livré à lui-même pendant des semaines dans l'océan Indien, exilé aux Comores puis de nouveau naufragé pour être finalement secouru le soir de Noël après 7 mois d'errance, il en a vu des vertes et des pas mûres.

La mésaventure rocambolesque de ce polonais de 54 ans commence en 2014, année où il se rend en Inde depuis les États-Unis pour acheter un bateau. Enfin, plutôt une barque en vérité, puisqu'en guise de voilier, Zbigniew Reket récupère un esquif dans le genre canot de sauvetage. Mais c'est prévu, et notre marin en herbe l'aménage avec en tête de le ramener à Los Angeles parce que, oui, il n'y a certainement rien de plus fun que de traverser le Pacifique en solitaire sur une barque bricolée...

Au large de Jakarta néanmoins, il casse son mât et dérive impuissant pendant plusieurs semaines jusqu'aux... Comores ! Il va y passer deux ans et demi avant d'en être chassé. Il a bien pensé à contacter l'ambassade de Pologne la plus proche (au Kenya), mais dit n'avoir reçu que peu d'aide de ce côté, avec notamment un refus de rapatriement.

Le 20 mai 2017, le voici donc de nouveau en mer avec l'intention de rejoindre l'Afrique du Sud, d'où il pense préparer son embarcation pour une traversée de l'Atlantique. Manque de pot, son moteur le lâche bien avant et il est de nouveau ballotté dans l'océan Indien entre les Maldives, l'Indonésie et les côtes somaliennes. Repéré à 8 km de la Réunion par un voilier 7 mois plus tard, il sera finalement secouru le soir du 25 décembre.

Il dit avoir plusieurs fois vu la terre à l'horizon, mais sans pouvoir s'en approcher à cause de son gouvernail cassé. D'autres fois, ce sont des bateaux qu'il aperçoit, mais impossible de les contacter avec sa radio HS. On ne peut qu'imaginer la frustration.

Au départ des Comores, Zbigniew Reket n'avait pour tenir qu'un mois de vivres. Il s'est donc drastiquement rationné au rythme d'un demi-sachet de nouilles par jour tout en pêchant et en faisant sécher du poisson. Grâce à cela, lui et Samira, son chat comorien, ont pu survivre.

Le naufragé est désormais en sécurité, pris en charge par l'association "Les Amis des Marins", et ne souffre que de carences alimentaires sans gravité.

Par Andriatiana Rakotomanga