L'île de Komodo bientôt interdite au tourisme

L'île de Komodo bientôt interdite au tourisme

Komodo est un nom connu. Pour son dragon notamment, le fameux dragon de Komodo. Cet animal est le plus grand reptile vivant sur terre à ce jour. Il s'agit d'un varan pouvant atteindre une taille de 3 mètres pour un poids de 70kg. Mais le nom de Komodo, avant d'être celui du reptile, est celui d'une île, où l'on trouve la plus grande partie de sa population. L'île de Komodo, sous souveraineté indonésienne, fait partie de l'archipel des petites îles de la Sonde, dont la plus connue est Bali. D'une superficie de 390 km², elle est peuplée de seulement 2000 habitants, pour l'essentiel des descendants d'anciens condamnés.

Connu depuis très longtemps par les indigènes, le dragon de Komodo n'a été découvert par les naturalistes occidentaux qu'en 1910. L'origine de sa grande taille est incertaine : peut-être s'agit-il d'un phénomène de gigantisme insulaire, mais il n'est pas non plus exclu qu'il s'agisse d'une variété naine d'un varan disparu, le Mégalania, dont la taille pouvait atteindre les 8 mètres. Outre sa grande taille, la particularité de ce varan charognard et cannibale est qu'il peut se reproduire par parthénogénèse, autrement dit la femelle peut donner naissance à un petit sans accouplement.

Le dragon de Komodo est classé comme espèce vulnérable par L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Il est victime, comme beaucoup d'espèces de la région, de braconnage. Le Jakarta Post rapporte que la police indonésienne a arrêté récemment des trafiquants qui s'apprêtaient à vendre à l'étranger 41 dragons de Komodo au prix de 31.000 euros chacun. Mais au-delà des prélèvements illégaux dans son environnement naturel, le reptile est également perturbé par la présence des personnes qui ne veulent que l'apercevoir et le prendre en photo.

Le gouvernement indonésien a donc décidé de prendre des mesures conservatoires en fermant l'accès de l'île de Komodo au tourisme. La décision doit prendre effet en janvier 2020, mais les autres territoires de la réserve resteront néanmoins accessibles. Les autorités indonésiennes en profiteront pour mettre en œuvre un programme d'augmentation de la population de varans et plus généralement de restauration de la flore et de la faune présentes sur cette île. Car l'animal se reproduit difficilement en captivité et il ne resterait sur Komodo qu'entre 1700 et 2300 individus à l'heure actuelle suivant les sources. Les gens qui veulent absolument rencontrer dans son habitat naturel celui dont la découverte a inspiré l'histoire de "King Kong" pourront toujours se rendre sur l'île de Padar ou l'île de Rinca, qui ne sont pas concernées par la restriction d'accès.

Par Charles Lorrain