Google au secours des poissons avec son projet Tidal
Google, par le biais de sa maison-mère Alphabet et de son laboratoire X, travaille sur une technologie étonnante : la reconnaissance faciale pour surveiller l'état de santé des poissons en temps réel, directement dans leur milieu naturel.
Baptisé Tidal, le projet a été tenu secret pendant 3 ans avant d'être révélé en mars 2020 par Mowi, partenaire de Google sur le projet. Leader mondial de la production de truites et de saumons d'élevage, il a apporté son expertise dans la technologie qui, aujourd'hui, est annoncée comme mûre et commercialisable.
Considéré dans son ensemble, Tidal peut être vu comme un système de cyber-surveillance appliquée aux poissons. A sa base, on retrouve des senseurs et des caméras spécifiquement conçus pour être immergés dans l'eau saline. Les données recueillies sont ensuite soumises à différents outils basés sur des algorithmes de perception qui en analysent la nature. Le système est alors capable de suivre et de répertorier le comportement de milliers d'individus, allant de leur manière de s'alimenter à leur façon de nager, et couple le tout à des facteurs environnementaux comme la température de l'eau ou encore le niveau d'oxygène.
Pour traiter la quantité phénoménale de données ainsi collectées, on retrouve une intelligence artificielle auto-apprenante. Se basant notamment sur les algorithmes de perception citées plus haut, elle est en mesure de donner en temps réel la distribution de poids des poissons observés, de détecter les premiers symptômes de maladie, ou encore de déduire la quantité optimale de nourriture à leur donner. Parce que oui, dans un premier temps, Tidal sera exploité en situation réelle dans des fermes aquacoles (d'où, notamment, le partenariat avec Mowi).
Mais ne vous y trompez pas, ce système est plus qu'un "simple" outil d'optimisation de rendement pour les parcs. A terme, il a pour vocation d'être déployé en mer afin de nous donner une meilleure visibilité de nos ressources marines, pour au final mieux les comprendre et donc, mieux les exploiter. C'est ce que les deux partenaires appellent "optimiser le coût environnemental de la pêche".
Le projet n'en est qu'à ses débuts et prendra sûrement son temps. Pour autant, il est intéressant de voir de grosses entreprises comme Google investir dans la protection durable des réserves halieutiques.
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