L'île d'Alofi, territoire le plus éloigné de la métropole, ne compte qu'un seul habitant
Si vous connaissez peut-être Wallis-et-Futuna, qui est une collectivité française d'outre-mer, Alofi vous est probablement inconnue. Elle n'est pourtant qu'à deux kilomètres, par la mer, de Futuna. Ce petit coin de paradis fut jadis peuplé de plusieurs villages ou chefferies (territoire dirigé par un chef traditionnel). Des fouilles archéologiques ont révélé que l'île avait sûrement été occupée par au moins 3 000 personnes… mais dans des temps reculés. Aujourd'hui, un seul et unique habitant permanent y est répertorié. Celui-ci se nomme Atelemo, ne parle pas français et a oublié depuis quand il s'est installé sur l'île.
Une île de Polynésie orientale perdue dans le Pacifique
Si vous voulez trouver l'île d'Alofi sur le planisphère, il vous faut chercher du côté du triangle Polynésien dans l'océan Pacifique occidental. Elle forme, avec Futuna, l'archipel des îles Horn (à ne pas confondre donc avec Alofi, la capitale de Niue, un micro-pays dépendant de la Nouvelle-Zélande).
Alofi et Futuna se situent à environ 230 kilomètres de Wallis. Les îles Fidji se trouvent à environ 280 kilomètres au sud-ouest et les îles Samoa à l'est. La Nouvelle-Calédonie est à plus de 2 000 km et Tahiti presque 3 000. Quant à la métropole, elle se trouve à quelque 16 000 kilomètres ! Cela en fait le territoire le plus éloigné. Plus exactement, il s'agit de la pointe Afaga, qui se trouve à l'extrémité méridionale de l'île. De toutes les terres françaises, c'est le point le plus éloigné de Paris, à exactement 16 252 km.
Le point culminant de cette petite île volcanique d'un peu plus de 35 km² est le mont Kolofau (appelé autrefois mont Bougainville) dominant l'île du haut de ses 417 mètres.
La particularité de ces petits territoires tient dans le fait que, sans avoir jamais été colonisés, ils ont demandé à être rattachés à la France. Après un référendum quasi unanime en 1961, les îles Wallis et Futuna deviennent des territoires d'outre-mer. Depuis 2003, c'est une Collectivité d'outre-mer. Mais Futuna et Alofi font toujours partie du royaume d'Alo.
À un petit quart d'heure de bateau de Futuna
Pour accéder à Alofi, une seule voie : la mer. C'est en bateau que l'on s'y rend. Nombreux sont les Futuniens qui y possèdent des terres agricoles qu'ils cultivent. Ils viennent également y passer leurs vacances. Eh oui ! Quand on est dans un secteur paradisiaque, on n'a pas forcément envie de partir très loin. Ce qui fait que, même inhabitée, elle est loin d'être déserte.
Inhabitée ? Enfin… presque ! En cherchant bien, on va trouver Atelemo et ses chiens à Alofitai, le village presque désert. Atelemo est un homme heureux ! Il est venu ici (il ne sait même plus quand exactement) pour fuir l'agitation de Futuna et ses 3 200 habitants environ ! C'est un homme libre, qui fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il ne parle pas français, juste le futunien. Et il ne compte pas quitter son paradis.
Peut-on se rendre sur Alofi et qu'y a-t-il à faire ?
Aucun complexe touristique, ni aucun hébergement ne vous attendent sur l'île. Néanmoins, les Futuniens eux-mêmes y passent la journée pour se détendre. Pourquoi ne pas faire de même, en venant de Futuna ? Vous y découvrirez une version du paradis sur terre, loin des circuits touristiques. Il n'y a qu'un habitant, mais l'île comporte néanmoins une chapelle, très jolie et bien entretenue.
Alofi est l'endroit rêvé pour vous prélasser sur une plage de sable blanc et vous baigner dans des eaux turquoise de toute beauté. Vous pourrez vous livrer à la découverte des fonds marins, en faisant de la plongée ou du snorkeling. L'île est entourée d'un récif corallien.
Sinon, accompagné d'un guide, vous pourrez partir en randonnée dans la forêt primaire qui couvre 70 % du territoire. Et découvrir la grotte de Loka : lieu de pèlerinage, elle est sacrée pour les Futuniens. Il faut faire un peu de marche, mais cela mérite l'effort. Vous y découvrirez également une source d'eau douce.
Passer des vacances à Wallis-et-Futuna, un privilège rare
Les Futuniens sont des gens chaleureux et simples, ayant su conserver leurs traditions et leur joie de vivre. Aller à leur rencontre et découvrir leurs lieux de vie doit se faire avec respect et discrétion. Si vous avez la chance d'aller passer des vacances à Wallis-et-Futuna, espérons que vous aurez également le privilège de découvrir Alofi et ses occupants "intermittents", restés si proches de leurs racines. C'est une destination qui rivalise aisément avec les plus belles îles du monde, la tranquillité en plus !