La plage de Tarifa menacée par l'urbanisme

C'est l'une des plus belles plages d'Espagne : connue pour son côté sauvage, la plage de Tarifa connaît actuellement de graves menaces. La commune souhaite en effet construire en masse sur les terres qui jouxtent le littoral. Pour défendre son projet, le maire pointe du doigt le taux de chômage très élevé dans cette région du sud.

Car l'Andalousie connaît de gros problèmes socio-économiques : 33% de la population active est sans emploi. Avec ce projet de 350 maisons et de plusieurs hôtels, la commune espère créer des emplois. Le maire affirme ne pas vouloir refaire les erreurs de construction à outrance qu'a connu la côte, mais privilégier un urbanisme moderne qui soulagerait l'économie.

Évidemment, écologistes, baigneurs et amoureux du littoral ont levé le bouclier. Pour certains, construire est un non-sens car les touristes viennent ici justement pour le côté vierge. D'autres soulignent que des logements neufs sont vides depuis des années. Et pour tous, ces 84.000 m² de constructions sur 70 hectares de terrain signent la fin d'un paradis naturel.

Selon Greenpeace, la côte espagnole aurait perdu l'équivalent de 8 terrains de foot chaque jour, pendant 20 ans. La crise immobilière que connaît le pays a en outre laissé un nombre impressionnant de logements neufs invendus. Un mouvement citoyen s'est créé : "Sauvons Valdevaqueros" a même sa page sur Facebook.

De son côté, le maire assure ne pas vouloir toucher à la plage. Il affirme vouloir attirer un tourisme de qualité et respectueux de l’environnement.

Par Guillaume Daveluy