Une plage de Bali submergée de déchets

Une plage de Bali submergée de déchetsPhoto : Sobri

Quand on songe à Bali, on imagine une mer turquoise et des plages de rêve où il fait bon flâner. Ça, c'était avant. Désormais, Bali est tombée, victime des déchets plastiques qui jonchent maintenant son littoral.

L'histoire se passe à Kuta Beach. Bordée par des arbres verdoyants d'un côté et par l'océan Indien de l'autre, cette plage est certainement la plus touristique de l'île, drainant la plupart des 9,4 millions de visiteurs qui y atterrissent chaque année (chiffres 2014). C'est pourtant sur son rivage que, inlassablement recrachés par l'océan, s'étalent tous les jours des tonnes de plastique.

C'en est arrivé à un stade où les autorités ont décrété l'état d'urgence "déchets" non seulement sur le bord de mer de Kuta, mais aussi ceux des régions voisines de Seminyak et de Jimbaran, soit 6 km de littoral. Tous les jours, 100 tonnes de déchets sont ramassées, mais c'est peine perdue : le lendemain, tout est à recommencer. Quand on sait que l'Indonésie est le deuxième producteur de déchets marins au monde, juste après la Chine tout à côté, on comprend mieux la situation.

Le plus déstabilisant dans l'histoire, c'est que les vacanciers continuent à fréquenter Kuta Beach. Ici, des touristes se dorent au soleil, là, des surfeurs se frottent aux vagues du coin, et entre eux, des cadavres de bouteilles et de gobelets en plastique jouent les squatteurs. Pour autant, leur présence dérange à l'instar de cette touriste, interrogée par l'AFP, qui déclare volontiers que "ce n'est pas très agréable" quand elle va se baigner.

Au-delà de son impact évident sur le tourisme, qui d'ailleurs participe pour beaucoup à la prolifération des déchets sur l'île, cette invasion de plastiques pollue l'environnement. Les ordures souillent les réserves d'eau potable et, entassées dans des décharges à ciel ouvert, sont emportées lors de la saison des pluies vers, on vous le donne dans le mille, le littoral.

Le gouvernement indonésien a conscience de la gravité de la situation et s'est engagé à réduire 70% de ses plastiques rejetés en mer d'ici 2025. Il consent également à en développer le recyclage, à réduire l'utilisation de sacs plastiques dans le commerce et à planifier des campagnes de nettoyage. Espérons que tous ces efforts porteront vite leurs fruits.

Par Andriatiana Rakotomanga