Une incroyable plage luminescente en Tasmanie

Il y a des spectacles naturels que peu de gens ont l'occasion d'admirer dans leur vie. C'est ce qu'a dû se dire Brett Chadwin, qui a pu prendre cette extraordinaire série de clichés. Une soirée de ce mois de mars 2017, la plage de Preservation Bay, en Tasmanie, a resplendi par la poétique grâce de la nature. Chaque mouvement de l'eau se traduisait par des brillances donnant une atmosphère surréaliste à la plage.

Pour extraordinaire et peu courant qu'il soit, le phénomène n'est nullement un mystère pour la science. Il est dû à un plancton connu sous le nom d'« étincelle de mer » pour vous et moi mais que les scientifiques nomment Noctiluca Scintillans. Lorsque ce plancton est présent en très grande quantité, il peut donner à la mer des teintes rouges, phénomène connu sous le nom de « marée rouge » et attesté depuis le VIème siècle.

Mais il s'agit ici d'une autre caractéristique de ce plancton, la bioluminescence. En présence de turbulences, les individus émettent une lueur bleutée, sous forme de petits flashes. Le phénomène observé en Tasmanie est donc rare et lié à la fois à une concentration exceptionnelle de Noctiluca Scintillans et à une obscurité très marquée. D'ailleurs, le nom latin du plancton signifie « lumière nocturne scintillante », ceci expliquant cela. Précision importante : ce plancton émettant son propre scintillement, il s'agit de bioluminescence, et non de fluorescence ou de phosphorescence, qui sont des phénomènes nécessitant un éclairage préalable.

Noctiluca Scintillans est un organisme unicellulaire transparent pouvant mesurer jusqu'à 1,5 mm de diamètre, mais il est difficilement observable à l'œil nu. Lors des épisodes de marée rouge, leur concentration s'élève à plus d'1,5 million par litre d'eau ! Ces micro-organismes ne sont pas dangereux pour l'homme, même si de légères irritations peuvent apparaître en raison de la libération d'ammoniaque.

Le phénomène observé en Tasmanie est connu pour apparaître plus fréquemment dans les mers chaudes, ce qui n'est pas le cas de la Tasmanie. Certains croient y déceler une nouvelle confirmation du réchauffement climatique.

Par Charles Lorrain