Une bactérie entraîne la fermeture d'une plage française

Aytré est une station balnéaire de Charente-Maritime. Limitrophe de La Rochelle, son climat est exceptionnel. Baignée par le Gulf Stream et bénéficiant à plein de l'anticyclone des Açores, l'agglomération rochelaise profite du meilleur ensoleillement de la côte atlantique. La longue, très longue plage d'Aytré, est une destination de choix pour faire trempette à la belle saison et également pour le surf et le kitesurf. La station balnéaire ne demande qu'à se développer.

Malheureusement, ce ne sera pas pour cette année. Une pollution d'origine inconnue frappe la plage. Pas une marée noire ou un quelconque produit chimique, mais des bactéries : Escherichia coli et entérocoques. Des bactéries fécales présentes dans le tube digestif de nombreuses espèces, dont l'être humain, qui sont responsables de multiples maladies comme des infections urinaires et des gastro-entérites, notamment chez les enfants. La source de ces bactéries est inconnue. Le port de plaisance de La Rochelle, les maisons rasées suite au passage de la tempête Xynthia, l'assainissement, les fientes de mouettes... : toutes les recherches se sont révélées infructueuses jusqu'à présent.

C'est avec un pincement que le maire d'Aytré, Alain Tuillière, a dû se résoudre à interdire la baignade pour toute la durée de l'été, alors que la plage constitue tout de même une importante source de revenus pour sa commune. Le maire affirme que s'il n'avait pas pris lui-même l'arrêté, la Préfecture de Charente-Maritime s'en serait chargée. L'Agence Régionale de Santé envisage d'ailleurs de fermer totalement la plage jusqu'en 2021 car il faut trois ans de relevés positifs pour rouvrir une plage à la baignade après un épisode de pollution.

Ce problème intervient régulièrement dans la commune. En 2017 déjà, la plage avait été fermée durant un mois. L'Université de La Rochelle a entrepris une étude qui doit s'étendre sur 3 ans afin d'étudier notamment la vase et l'hydrographie de la baie dans laquelle les courants limités ne renouvellent que faiblement l'eau qui s'y trouve. Peut-être saura-t-on enfin pourquoi Aytré, et elle seule, se trouve régulièrement confrontée à ce type de pollution dans la région.

Par Charles Lorrain