Un tout nouveau simulateur de vagues à Caen

Un tout nouveau simulateur de vagues à Caen

Il y a désormais une machine à vagues à Caen. Il ne s'agit pas ici d'une piscine municipale dotée d'un équipement supplémentaire pour ceux qui veulent se laisser porter par l'eau en toutes saisons, mais d'un centre de recherche.

En l'occurrence, c'est l'Ecole Supérieure d'Ingénieurs des Travaux de la Construction de Caen (ESITC) qui vient de recevoir cet équipement. La terminologie "machine à vagues", utilisée par les profanes, est impropre. Ce type d'installation est appelé par les professionnels "canal à houle". Son but : simuler tout type de vagues. Cette école d'ingénieurs veut en effet étudier quels sont les effets de la houle sur les constructions du bord de mer et le littoral en général, ainsi que les machines installées en pleine mer (hydroliennes et autres) notamment dans le cadre du réchauffement climatique et de la montée des eaux.

Il existe déjà des canaux à houle en France, notamment au Havre et à l'Université de Caen. Cependant, ceux-ci sont de plus petite dimension. Les effets d'échelle sont plus importants et il est donc plus difficile de simuler les effets réels de la mer sur les structures. Dans d'autres pays d'Europe (en Allemagne et au Royaume-Uni), il existe des canaux à houle de grandes dimensions. Ceux-ci permettent des simulations de grande qualité, mais leur mise en œuvre est longue et coûteuse, ce qui limite grandement leur temps d'utilisation annuel.

Le nouvel instrument de l'ESITC est dit de taille intermédiaire. Sa longueur est de 40 mètres, pour 1,5 mètre de profondeur et 1 mètre de largeur. Ces dimensions permettent de simuler davantage de types de houle en diminuant les effets de bord. Il est équipé de bords en verre qui permettent aux étudiants de voir plus rapidement les effets macroscopiques étudiés. Le générateur de houle est équipé d'un piston à absorption active de la houle réfléchie, autrement dit, il permet d'absorber la réflexion de la houle, ce qui permet de s'approcher encore davantage des conditions du réel. Enfin, pour ne pas gaspiller les 40.000 litres d'eau, celle-ci est récupérée dans une cuve.

Le canal à houle sera utilisé en priorité par les étudiants de l'école qui ambitionnent de devenir des ingénieurs en construction et génie civil. Ceux-ci pourront notamment intégrer dans leur formation les problématiques du bord de mer. L'équipement sera également utilisé par le Cerema, une agence étatique en charge de l'aménagement du territoire qui a cofinancé le canal à houle.

Par Charles Lorrain