Un rare poisson-main observé au large de la Tasmanie

Le règne animal nous réserve encore bien des surprises. Surtout dans le milieu marin, où il est plus difficile de les observer. Dans le cas présent, il ne s'agit pas à proprement parler de la découverte d'une nouvelle espèce. Le poisson-main rouge, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est en effet connu depuis 1844.

Cette espèce, classée comme "espèce en danger critique d'extinction", ne vit que dans une toute petite région. Son aire de répartition ne dépasse pas le sud-est de la Tasmanie. Jusqu'à présent, on ne lui connaissait pour habitat qu'un seul récif. La population totale était estimée à environ 20 à 40 individus.

Un plongeur amateur a récemment déclaré avoir observé un poisson-main rouge sur un récif voisin. Un groupe de plongeurs est alors envoyé à la recherche du fameux animal. Sur ledit récif voisin, de nouveaux spécimens de poisson-mains rouges sont effectivement découverts sous des algues.

Néanmoins, ce n'est qu'une demi-surprise. Le chercheur qui a supervisé l'opération, Rick Stuart-Smith, n'exclut pas que d'autres colonies existent. En effet, ce poisson a tendance à se cacher et, s'il se sent menacé, il peut s'enfuir très rapidement et se cacher un peu plus loin. Selon lui, ces colonies sont très endogamiques (c'est à dire que le poisson choisit son partenaire dans le même groupe) car cet animal n'a pas la capacité de nager sur de longues distances.

La famille des poissons-mains, apparentée à la baudroie, comporte 14 espèces, dont plusieurs menacées d'extinction en raison d'une espèce d'étoile de mer (Asterias amurensis) introduite accidentellement en 1986 dans les eaux du sud-est de l'Australie et qui se délecte de leurs œufs. Leur principale caractéristique, hormis leur bouille d'un lundi matin, est la forme de leurs nageoires. Celles-ci ressemblent étrangement à une main avec son poignet et ses doigts. Elles lui servent davantage à "marcher" sur le fond marin qu'à nager, raison pour laquelle il ne s'éloigne que rarement de son lieu d'habitat.

Par Charles Lorrain