Un navire vertical pour découvrir l'Antarctique

Un navire vertical pour découvrir l'Antarctique

L'explorateur Jean-Louis Etienne va aller à la découverte de l'Antarctique à bord d'un étonnant navire vertical qui lui permettra de visiter de manière la moins intrusive possible cette partie encore très méconnue de la planète.

L'idée est d'en apprendre plus sur l'Antarctique en général, l'océan Austral en particulier, et pour cela, Jean-Louis Etienne compte mettre à profit le Polar Pod, un bâtiment naviguant non seulement à la verticale, mais aussi de manière passive, sans moyen de propulsion.

Le bateau, si on peut l'appeler ainsi, fait 100 mètres de long pour 720 tonnes et a été conçu pour évoluer droit comme un i, planté dans les flots comme un piquet incongru. Seule une dizaine de mètres dépasse des flots : la cabine de l'équipage, évidemment, mais aussi les antennes de communication, les 3 éoliennes destinées à l'alimentation électrique de l'habitacle (appuyées par une hydrolienne), et les voiles rétractables qui permettent d'orienter un minimum le navire. L'orientation sera d'ailleurs le seul paramètre sur lequel l'équipage aura la main puisque le Polar Pod est conçu pour dériver au gré des courants !

Le navire sera tout d'abord tracté à l'horizontale jusqu'à son point de largage. Là, ses ballasts se rempliront d'eau afin de le redresser et il sera ensuite abandonné au courant circumpolaire antarctique. Ce courant l'entraînera alors à travers l'océan Austral pour faire le tour du continent Antarctique et affronter les vents et la houle souvent extrêmes des cinquantaines hurlants. Heureusement, le bâtiment a été spécialement conçu pour leur faire front.

A bord, l'équipage composé de 3 marins et de 4 scientifiques pourra lancer différentes mesures sur les masses d'eau qu'il traverse : qualité de l'eau, concentration en planctons, température, etc. Autant dire que les données récoltées intéresseront aussi bien les océanographes que les climatologues et les biologistes.

Le projet, prévu pour commencer entre 2020 et 2022, accuse déjà quelques années de retard sur le planning d'origine qui avait fixé le départ pour 2015. Grâce cependant à un partenariat international incluant plusieurs grands noms du monde de la recherche (Scripps, MIT, CNRS, CNES, etc.), tout semble faire croire qu'il démarrera bien à temps cette fois-ci. Il faudra 1 an au Polar Pod pour faire son tour de piste (24 000 km quand même) avec des relèves d'équipage prévues tous les 2 ou 3 mois.

Par Andriatiana Rakotomanga