Un milliardaire américain obligé d'ouvrir sa plage aux surfeurs

C'est l'histoire d'un (très) riche monsieur qui a pensé qu'il pouvait accaparer une plage sans conséquences. Mais c'était sans compter sur un collectif de surfeurs qui lui a bien fait comprendre le contraire.

Vinod Khosla est un investisseur de 62 ans, cofondateur de Sun Microsystems dans les années 80 et business angel très respecté de la Silicon Valley. Sa vie bien remplie l'a placé à la tête d'une fortune estimée à 1,9 milliard d'euros.

Le milliardaire a acheté une propriété nommée Martins Beach en 2008 pour 32 millions de dollars, soit 27 millions d'euros. Le domaine inclut 36 hectares de terres et un magnifique front de mer comme seul le sud de San Francisco peut en offrir. En 2010, il fait privatiser cette plage en installant des barrières et des gardes pour la surveiller. Le hic, c'est que les propriétaires d'avant n'avaient aucun problème à laisser les surfeurs s'y amuser, ne faisant payer que le parking aux usagers. On vous laisse imaginer le tollé que l'interdiction a causé.

L'affaire a bien évidemment fini au tribunal où, contre toute attente, Vinod Khosla a gagné en première instance. En effet, bien que l'état de la Californie protège l'accessibilité publique au littoral, les lois garantissant cet accès ne datent que de 1972. Or, le milliardaire a fait valoir que la plage était déjà privative avant leur entrée en vigueur et que donc, en vertu du principe de non-rétroactivité, il ne contrevenait à aucune loi.

C'était sans compter la pugnacité de ses opposants qui ont fait appel en apportant la preuve que ce bout de littoral était bel et bien accessible sans restriction depuis au moins 1918. Le juge leur a donc cette fois-ci donné raison, évaluant que l'investisseur aurait dû préalablement se doter d'un permis. Le voici donc obligé de partager sa plage avec les surfeurs.

L'affaire ne devrait néanmoins pas s'arrêter là puisque Vinod Khosla fera sans doute appel à son tour, quitte à aller jusqu'à la Cour Suprême. Il crie d'ailleurs déjà au loup, dénonçant un harcèlement orchestré par l'État et des élus locaux à son encontre.

Par Andriatiana Rakotomanga