Un char apparaît sur la plage de Sainte-Cécile

Un char apparaît sur la plage de Sainte-Cécile

Les plages soumises à l'assaut des vagues laissent parfois apparaître des secrets enfouis depuis des années. Des objets de la vie courante ou d'anciens bâtiments peuvent ainsi être mis au jour. Parfois, des objets bien plus gros et insolites font ainsi leur apparition. A Sainte-Cécile, station balnéaire de la Côte d'Opale, l'objet en question n'est rien moins qu'un char d'assaut !

Sainte-Cécile est une plage située à Camiers, à un jet de pierre du Touquet, de l'autre côté de l'estuaire de la Canche. Moins connue que sa voisine, elle est aussi plus tranquille et prisée des enfants. Comme sur une grande partie du littoral français, les trouvailles guerrières ne sont pas exceptionnelles sur la Côte d'Opale, mais il s'agit habituellement de munitions ou de petit matériel. En ce qui concerne les blindés, les ferrailleurs ont rapidement fait leur office après la guerre et les nouvelles découvertes sont donc plus rares.

Le blindé a commencé à apparaître du sable dès 2008. Il avait été envisagé un moment de le sortir de son piège sableux, mais le projet a rapidement été abandonnée en raison de son coût. En 2017, après 9 ans supplémentaire d'assauts des vagues et du vent, la carcasse est presque entièrement hors du sable.

Le modèle a été identifié dès 2008 : il s'agit d'un char léger français Hotchkiss H35 qui équipait les unité de cavalerie légère en 1939/1940. La question qui se pose est davantage la raison de sa présence à cet endroit car aucune unité comportant ces blindés n'a été engagée à Camiers en 1940. L'une des explications avancées est que, dans le chaos de l'évacuation de la poche de Dunkerque, du 26 mai au 4 juin 1940, ce char ait été utilisé isolément pour des actions retardatrices. L'absence de la tourelle de ce H35 n'est aucunement surprenante car les Allemands ont récupéré nombre de ces tourelles pour les placer sur le Mur de l'Atlantique.

Par Charles Lorrain