Pêche électrique : les Pays-Bas traînés devant les tribunaux

La pêche électrique est un mode de pêche qui a été très en vogue au XXème siècle. Mais il remonte à une époque où seul le résultat immédiat comptait, c'est-à-dire le nombre de poissons pêchés en un minimum de temps. Les effets collatéraux de ce mode de pêche ne faisaient pas partie des préoccupations du moment.

Cette technique de pêche, en soumettant les eaux à un champ électrique, permet d'étourdir les poissons qui remontent alors à la surface où ils sont très faciles à récupérer. Les animaux qui ne sont pas sortis de l'eau retrouvent ensuite leurs esprits et retournent vaquer à leurs occupations. Du moins, c'est ce qu'on pensait jusqu'à ce que des études montrent que la soumission à des champs électriques laissaient des séquelles. Certains poissons plus sensibles que d'autres, comme les raies, n'en sortent pas indemnes. Les alevins sont décimés, sans parler des femelles pleines. Même la Chine, qui n'est pas réputée pour sa préoccupation en matière écologique, a interdit cette pratique face aux dégâts occasionnés.

Une réglementation européenne a interdit la pêche électrique en même temps que la pêche à la dynamite en 1998. Cependant, des quotas très faibles sont autorisés au titre de la recherche sur les différentes techniques de pêche. Cette possibilité n'a pas échappé aux pêcheurs néerlandais qui ont toutefois poussé le bouchon un peu loin. Alors que le nombre maximum de chalutiers électriques est de 15 suivant la réglementation européenne, les Pays-Bas en ont équipé pas moins de 84, autrement dit 28% de leur flotte au lieu des 5% autorisés. Sans même parler de la tension de 60 volts utilisée au lieu des 15V réglementaires.

C'est est trop pour l'association française Bloom, fondée par la documentaliste animalière Claire Nouvian et qui milite pour une pêche durable. Celle-ci a donc déposé une plainte contre les Pays-Bas auprès de la Commission Européenne pour non-respect de la réglementation en matière de pêche électrique. Une fois qu'elle aura accusé réception de la plainte, la Commission aura alors 12 mois pour dire si une procédure d'infraction sera prise à l'encontre des Pays-Bas.

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Par Charles Lorrain