Le triste sort des dauphins enrôlés par l'armée russe

Le triste sort des dauphins enrôlés par l'armée russePhoto : James West

L'armée russe avait émis en début d'année un appel d'offre pour l'acquisition de 5 dauphins à des fins militaires. Une seule réponse a été obtenue, et le delphinarium de Moscou a donc emporté le marché de 22.000 €.

L'utilisation d'animaux à des fins militaires n'est ni exceptionnelle ni récente. Si les exemples les plus connus sont les chiens et les pigeons voyageurs, on peut citer également les moutons qu'on a fait courir par troupeaux entiers dans des champs de mines à la fin de la seconde guerre mondiale à des fins de déminages.

L'utilisation de cétacés, quant à elle, est plus récente et aussi plus marginale. Elle remonte au début des années 60, quand la marine des États-Unis lance à San Diego son programme NMMP (« Navy Marine Mammal Programme »). Les cétacés sont entraînés pour des missions de recherche d'objets en profondeur, tels que des mines ou des épaves, ou encore pour la détection de plongeurs. L'US Navy a toujours démenti avoir attribué aux dauphins des missions de combat dont les résultats seraient de toute façon trop incertains.

D'autres animaux marins ont été mis à l'essai tels que les orques, les belugas et les otaries, en raison de spécificités propres à chaque espèce, comme la profondeur de plongée, l'acuité visuelle ou auditive, ou encore la précision de leur « radar ».

L'Union Soviétique a emboîté le pas aux États-Unis dès que ce programme a fuité dans les années 60. Si le centre d'entraînement des cétacés russes n'a pas survécu à l'effondrement du bloc soviétique, l'Ukraine a renouvelé l'expérience en 2012 en ouvrant un centre semblable à Sébastopol, en Crimée. Avec l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, le centre est passé sous pavillon russe.

C'est donc la Russie qui poursuit les entraînement de dauphins dans la base navale de Sébastopol. L'Armée Rouge n'a pas laissé filtrer la moindre information quant aux missions pour lesquelles ces nouvelles recrues marines seront formées.

Par Charles Lorrain