Le nouveau quartier de Monaco pose des problèmes écologiques

Le nouveau quartier de Monaco pose des problèmes écologiques

Le Rocher, comme on surnomme Monaco, manque d'espace terrestre mais la mer qui l'entoure semble être un terrain fertile pour l'agrandissement de la ville. Toutefois, ce quartier bâti sur l'eau, malgré la prouesse technique, est une catastrophe écologique.

Quand une ville devient trop petite, les solutions pour l'agrandir et pour accueillir de nouveaux habitants ne sont pas légion : soit on construit en hauteur, comme le font les principales métropoles de la planète, soit on s'étend en largeur. Mais que faire quand la majorité de la cité est bordée par l'eau ? S'étendre directement sur la mer !

Le chantier que vient de lancer la Principauté de Monaco (imaginé en 2016) prévoit de couvrir 8 hectares maritimes pour les transformer en 6 hectares de terre. Sur ce nouveau terrain, ce sont 5 immeubles et 14 villas qui seront construits d'ici à 2025, avec pour objectif premier d'accueillir de richissimes propriétaires, puisque le mètre-carré se négociera autour de... 100.000 euros !

Si la prouesse technique ne peut qu'impressionner, avec 50 plongeurs mobilisés jusqu'à fin 2020 pour coordonner les actions sous-marines à 50 mètres de profondeur, environ 450.000 m3 de sable importés de Sicile, et un projet qui devrait coûter au final 2 milliards d'euros, ce chantier colossal qui n'a pas d'équivalent dans le monde pose de sérieux problèmes en matière d'écologie.

Pour réaliser ce nouveau quartier, on sacrifie un peu de la Méditerranée, mais on détruit surtout les petits fonds marins. Or, c'est dans ces espaces qui bordent les côtes que les poissons déposent leurs larves et viennent se reproduire. S'ils disparaissent, les poissons disparaîtront avec eux.

Alors que le directeur de projet de Bouygues TP Monaco qui s'occupe du chantier assure que cette donnée a été prise en compte, que les espèces concernées ont été déplacées et que les petits fonds supprimés ont été recréés ailleurs, certains experts expriment leur scepticisme face à cette manœuvre. C'est le cas du biologiste Alexandre Meinesz qui n'hésite pas à parler de "pire des choses pour la Méditerranée".

Créer des villes sur l'eau est probablement l'avenir de l'urbanisation, mais on préfère tout de même quand c'est pour la bonne cause, à l'image de cette cité flottante créée pour accueillir des réfugiés.

Par Mickael