La première éolienne offshore française mise à l'eau

La première éolienne offshore française mise à l'eauPhoto : Idéol

Le réchauffement climatique, les problèmes créés par l'énergie nucléaire et les très fortes contraintes géopolitiques liées aux énergies carbonées sont autant de raisons pour trouver d'autres ressources énergétiques non polluantes et sans conséquence sur l'indépendance du pays. Alors que la capacité hydroélectrique est exploitée à 72% de son potentiel sur le territoire et que les éoliennes terrestres ont leurs limites, les regards se tournent désormais vers la mer.

L'événement du mois d'octobre dernier est la mise à l'eau à Saint-Nazaire d'une éolienne flottante. Celle-ci, conçue par la start-up Idéol en association avec Central Nantes et Bouygues, a été assemblée à Saint-Nazaire et sera mise en place au large du Croisic en janvier 2018, lorsque la météo le permettra. La puissance installée est de seulement 2 MW. C'est suffisant pour un démonstrateur, mais il est évident que le passage au stade industriel passera par une importante augmentation de capacité. Le potentiel français est estimé à 6 GW, ce qui correspond peu ou prou à quatre réacteurs nucléaires.

La technologie des éoliennes flottantes a de nombreux avantages par rapport aux éoliennes posées sur les fonds marins, et notamment en matière de sites d'implantation. La profondeur maximale au lieu d'implantation passe de 40 m maximum à plus de 100 m. Outre le fait que de nouveaux sites sont éligibles, la possibilité de mettre en place des fermes éoliennes plus loin du rivage diminue les nuisances et améliore la performance. En effet, en pleine mer, les éoliennes peuvent produire 55% du temps, contre 40% pour celles situées près des côtes. Cet aspect est très important si le but est de remplacer des énergies comme le nucléaire, utilisé pour fournir de l'énergie de manière continue.

Du point de vue écologique, c'est aussi gagnant : une structure flottante arrimée par des câbles est bien moins dommageable pour l'environnement qu'un mat posé directement sur le fond marin.

Des projets de fermes industrielles sont déjà lancés pour l'horizon 2022. La France a la plus grande surface maritime au monde après les États-Unis, et il serait dommage de ne pas savoir en tirer parti. Saura-t-elle jouer cette carte pour garder sa place dans le monde ?

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Par Charles Lorrain