La Marine nationale se dote d'un nouveau navire polaire

La Marine nationale se dote d'un nouveau navire polairePhoto : Marine assistance

La France compte de nombreux territoires disséminés à travers le monde. Parmi ceux-ci, les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). Ces territoires, comme les Kerguelen, les îles Crozet ou encore la Terre Adélie, ont pour points communs d'avoir un climat très rude, d'être peuplés essentiellement de scientifiques et de militaires, et de n'être desservis par aucune ligne aérienne ou maritime régulière.

Outre la logistique, la France a besoin également d'assurer sa souveraineté sur ces territoires et les eaux qui les entourent, jusqu'à la base Dumont d'Urville sur le continent antarctique. Inutile de préciser que les autres bâtiments de la Marine Nationale ne sont pas conçus pour affronter la banquise et les blocs de glace dérivants.

Jusqu'à présent, ce rôle était dévolu à l'Albatros, un ancien chalutier congélateur lancé en 1966, racheté et transformé par la Marine Nationale en 1983. Ce navire est sur le point d'être démantelé après 50 ans de bons et loyaux services.

L'Albatros sera remplacé par un navire polaire logistique, conçu spécialement pour ces missions : l'Astrolabe. Celui-ci, construit à Gdansk en Pologne, s'apprête à rejoindre les chantiers Piriou à Concarneau pour être armé. Ce navire d'une longueur de 72 mètres, pour une largeur de 16 mètres, et équipé d'une coque brise-glace pourra transporter 1.200 tonnes de fret et bénéficiera d'un hélicoptère embarqué. Son coût est de 50 millions d'euros.

Le statut de l'Astrolabe sera mixte : il sera propriété des TAAF, mais armé par la Marine Nationale. C'est l'Institut Polaire Paul-Émile Victor qui sera chargé de la planification des missions logistiques au service des différentes bases. L'Astrolabe sera stationné la plupart du temps à La Réunion, d'où partent les missions à destination des TAAF.

L'entrée en service de ce navire polaire est prévue à l'été 2017, ce qui laisse 6 mois aux deux équipages de 60 hommes pour se former à la navigation en mode brise-glace.

Par Charles Lorrain