Jour après jour, l'épave du Titanic disparaît

Jour après jour, l'épave du Titanic disparaît

Le Titanic était déjà une légende au moment de son lancement, mais encore plus après son naufrage dû au choc avec un iceberg en 1912. Normal, pourrait-on dire : une légende ne naît souvent vraiment qu'au moment de sa mort. Et bien le Titanic est en passe de mourir une deuxième fois.

Car l'épave du célèbre paquebot est en train de disparaître. Sa première visite remonte à 1986 et sera suivie de plusieurs autres, notamment en 1995 par James Cameron dans l'optique de la préparation de son célèbre film. En 2010, une mission d'exploration menée par la société RMS Titanic Inc est retournée sur place pour procéder à une modélisation 3D des restes de l'épave, notamment les parties qui ne l'avaient pas été précédemment.

L'épave n'a plus été visitée depuis. Du moins jusqu'à ce mois d'août 2019. Et le constat est accablant : le vénérable vaisseau de métal s'est grandement détérioré. Toute la partie bâbord du quartier des officiers où se situait la baignoire du capitaine a disparu sous l'effondrement des parties situées au-dessus.

Mais pourquoi donc un tel désastre ? Si les expéditions scientifiques ont été menées aussi correctement que possible, d'autres visites, notamment par des "touristes" fortunés, n'ont pas été aussi prudentes et ont détérioré le navire.

Cependant, ce n'est là qu'une cause tout à fait marginale de la détérioration du paquebot : le principal responsable n'est autre que la nature elle-même. La pression due à la profondeur (3821 mètres), la salinité et les êtres vivants font leur œuvre. Parmi ceux-ci, de nombreuses bactéries qui rongent le métal. L'une d'elles a d'ailleurs été identifiée sur cette épave et porte officiellement le nom évocateur de Halomonas titanicæ. Elle aura fini son repas vers 2030, si l'on en croit les spécialistes.

L'épave du Titanic est protégée par l'Unesco depuis 2012. Malheureusement, il semble que Halomonas titanicæ n'a pas lu la convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique.

Par Charles Lorrain