Galápagos : une armée de petites mains lutte contre le plastique

Galápagos : une armée de petites mains lutte contre le plastique

Aux Galápagos, avec tout juste de l'huile de coude et de la bonne volonté, la population a décidé de prendre à bras-le-corps le problème de la pollution plastique et nettoie les plages à la main.

Entre les tortues marines qui s'étouffent avec des sacs plastiques et les cormorans qui se font des nids en couches-culottes, les déchets plastiques sont devenus omniprésents dans l'archipel des îles Galápagos (Équateur). Depuis des années, des tonnes de plastique ramenées par les vagues s'accumulent sur le littoral des îles et menacent leurs riches écosystèmes. Un gâchis quand on sait que les Galápagos sont classées à l'UNESCO depuis 1978 et que leur réserve marine, parmi les plus vastes du monde, compte 2900 espèces différentes dont la plupart sont endémiques.

Conscients qu'il faut agir pour sauver leur bout de paradis, gardes, bénévoles de tout âge et même pêcheurs se sont retroussés les manches pour lutter contre le plastique. Point d'engins motorisés par contre, tout se fait uniquement équipé de gants et de patience. C'est ainsi toute une armée de petites mains qui luttent contre des montagnes d'ordures venues des quatre coins du globe.

Car oui, il faut savoir que 90% du plastique qui arrive dans l'archipel ne proviennent pas des îles où l'utilisation d'objets en plastique a été drastiquement réduite. Ils proviennent plutôt de Chine, d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.

La lutte est ainsi injuste et surtout inégale : 6,5 tonnes de plastique ont été ramassées en 2017, 24 tonnes en 2018 et 8 rien que sur le premier trimestre 2019. Un calvaire pour les bénévoles indignés qui retrouvent du plastique jusque sur des plages jusqu'ici intouchées par l'Homme, dans des milieux abritant nombre d'espèces menacées d'extinction.

Débordé de partout, Jorge Carrion, directeur du Parc national des Galápagos, appelle à une prise de conscience mondiale pour sauver le milieu marin de ces détritus. En attendant, et ce depuis 2016, les déchets collectés dans l'archipel sont soigneusement répertoriés avec un but avoué : monter un dossier solide en vue de possibles et futures demandes de compensations aux dégâts environnementaux qu'il subit.

Par Andriatiana Rakotomanga