Des milliers de capteurs dans l'océan pour aider la recherche

Des milliers de capteurs dans l'océan pour aider la recherche

Larguer des dizaines de milliers de capteurs en mer pour surveiller l'océan, tel est le projet fou de la Defence Advanced Research Projects Agency (DARPA) pour l'étudier de plus près.

Mieux comprendre l'océan est l'une des principales clés pour arriver à le sauver des grandes menaces qui planent sur lui. Force est cependant de constater qu'aujourd'hui, nous connaissons mieux notre système solaire que l'ensemble de nos océans. Pour donner un coup de boost à nos connaissances actuelles, la DARPA, une agence du département américain de la défense, a donc eu l'idée de truffer l'océan de capteurs.

Baptisé "Ocean of things" (Océan des objets), ce projet s'inspire de l'Internet des objets qui permet, depuis quelques années déjà, de faire le pont entre le monde réel et notre monde numérique grâce à des objets connectés. L'objectif est de récolter puis de consolider de manière continue d'innombrables données en provenance de la mer : température, hauteur des vagues, présence de faune, etc. Pour cela, la DARPA a mis au point des capteurs équipés de GPS, de compas et d'une foule d'autres senseurs pouvant mesurer la conductivité de l'eau ou encore détecter les signaux radio.

L'idée en soi n'est pas nouvelle et environ 6.000 capteurs flottent déjà actuellement dans l'océan. Ils sont toutefois trop onéreux, coûtant jusqu'à 18.000 euros, et ne sont communément calibrés que pour des tâches spécifiques. A contrario, ceux de la DARPA sont généralistes et coûtent autour de 650 euros. Pris individuellement, ils seront évidemment moins capables que les capteurs de meilleure gamme, mais dans le nombre toutefois, grâce notamment à des opérations de corrélation, le problème ne se pose plus.

La DARPA envisage de commencer par déployer ces capteurs dans le golfe du Mexique et au large des côtes californiennes par flottes de 1.000 à la fois. L'objectif initial est de couvrir 3 km² d'océan par flotte, avec toutefois l'espoir de passer à 20 km² par flotte une fois le projet mûr.

Défense oblige, l'objectif du projet "Ocean of things" n'est évidemment pas que scientifique. Le principal but avancé est même la surveillance des bâtiments en mer, les capteurs étant capables de contrôler tout ce qui se passe sur et en dessous de la surface de l'eau.

Par Andriatiana Rakotomanga