Au Brésil, des bébés tortues profitent des plages désertées

Au Brésil, des bébés tortues profitent des plages désertées

La moitié de l'humanité est en confinement pour cause de virus, mais la planète, elle, ne s'arrête pas pour autant de tourner. La nature est donc toujours à l'œuvre, comme au Brésil où d'adorables bébés tortues ont pu éclore et profiter d'une plage déserte pour débuter dans les meilleures conditions possibles leurs premiers instants de vie.

Fin mars 2019, le nombre de personnes en confinement a atteint 43% de la population mondiale. Dans le lot, les Brésiliens qui se sont vus interdire les espaces publics, chose qui inclut bien évidemment les plages. Une aubaine pour les petites tortues tout juste nées et qui ont ainsi pu filer en toute tranquillité vers la mer, sans que quelqu'un ne vienne les embêter dans leur course effrénée à la survie vers la mer.

Sur la plage désertée de Paulista par exemple, une ville au nord-est de l'état brésilien de Penambouc, 97 petites "tortues imbriquées" ont vu le jour sous l'œil attendri de Roberto Couto, le secrétaire à l'Environnement de la ville côtière. D'ordinaire, ce genre d'événement attire badauds et touristes, ce qui ne manque pas de déranger les bébés venant d'éclore. Mais avec la pandémie, seuls les employés gouvernementaux ont été témoins de la scène. Et pour ne rien gâcher, il se trouve que la tortue imbriquée est une espèce en danger critique d'extinction : en voir une centaine rejoindre ainsi tranquillement l'océan a de quoi ravir encore plus le scientifique.

Le littoral de Paulista est un lieu de ponte choisi par 4 des 5 espèces de tortues typiques des côtes brésiliennes. Rien que sur les plages de la cité balnéaire, 194 tortues ont pu éclore jusqu'ici, un nombre auquel s'ajoute donc les 97 petites dernières qui ont pu voir le jour dans des conditions optimales. Autre espèce de tortues qui a pu profiter de l'absence des hommes pour faire sa vie : la "tortue verte", dont 87 juvéniles ont aussi éclos et rejoint la mer sans tapage inutile.

Il est très probable que les exemples de ce genre se succèderont à mesure que le confinement prendra de l'ampleur. Il ne sera alors pas étonnant d'apprendre que cette pandémie, ô combien tragique évidemment par les pertes humaines qu'elle engendre, aura, sur un tout autre registre, donné un peu de répit à la planète.

Par Andriatiana Rakotomanga