WWF alerte sur l'état de la Méditerranée

La Méditerranée n'échappe hélas pas à la dégradation générale qui gangrène peu à peu tous les océans et les mers du globe. Cette fois-ci, c'est l'association WWF qui alarme sur son état.

Dans un rapport concocté avec le cabinet de conseil "Boston Consulting Group" et dévoilé en septembre dernier, l'ONG fait un état peu élogieux des 46.000 km de côte du littoral méditerranéen et de ses eaux desquelles, malgré leur volume relativement négligeable à l'échelle de la planète, sortent quand même 20% de la production marine mondiale. Et ce n'est vraiment pas une chose dont il faut être fier.

WWF s'est concentrée sur 2 principaux dangers auxquels la Méditerranée doit faire face, à commencer par le tourisme de masse dont la région fait l'objet ces dernières décennies. Ce secteur pèse lourd dans la balance et y représente 92% de la production économique annuelle issue de la mer, soit 350,5 milliards d'euros. Cela représente 11% du PIB additionné de tous les pays méditerranéens. Un tel niveau d'exploitation a toutefois impliqué un développement sans concession qui met à mal le littoral de la grande bleue, sans parler de la gestion non durable tant des ressources (eau et énergie notamment) que des déchets et des eaux usées.

Arrive ensuite la surpêche qui met en danger bon nombre d'espèces et détruit des environnements marins fragiles. Aujourd'hui, l'espadon y est une espèce en danger, de même que le mérou brun et le thon rouge. En tout, le secteur de la pêche en Méditerranée pèse 7,6 milliards d'euros, soit 2% de la valeur économique dégagée par son exploitation.

Pour inverser la tendance et développer une économie respectueuse des ressources marines et côtières, le rapport a dégagé six axes de travail :

> Gérer et planifier de façon éco-cohérente les ressources marines.
> Promouvoir une économie durable auprès de tous les acteurs.
> Tendre vers une économie la plus verte possible.
> Utiliser des financements publics et privés pour optimiser l'utilisation du patrimoine naturel.
> Amoindrir l'impact du tourisme de masse et déterminer des façons plus durables de l'aborder.
> Encourager une pêche moins destructrice pour l'environnement.

Il ne reste plus qu'à espérer que ce mode d'emploi sera lu et appliqué par les autorités concernées.

Par Andriatiana Rakotomanga